Trump promulgue des sanctions contre la Russie... puis les critique

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Les sanctions ne satisfont pas Donald Trump. © JIM WATSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président américain a promulgué les sanctions contre la Russie votées par le Congrès, bien qu'il les juge "imparfaites" et compliquées sur le plan diplomatique.

Donald Trump a promulgué mercredi les nouvelles sanctions économiques contre la Russie voulues par le Congrès américain, tout en prenant immédiatement ses distances avec ce texte "très imparfait" susceptible de saper ses efforts pour réchauffer des relations au plus bas avec Moscou.

Un texte critiqué. Ces sanctions, qui frappent notamment le secteur énergétique russe, visent à punir Moscou après les accusations d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine, ainsi que pour l'annexion de la Crimée et son attitude en Ukraine. Le texte sanctionne aussi l'Iran et la Corée du Nord. Outre une riposte immédiate de Moscou, il a entraîné des critiques dans l'Union européenne, qui craint pour son approvisionnement en gaz et dénonce une action unilatérale pouvant frapper certaines de ses entreprises en lien d'affaires avec la Russie.

L'exécutif américain n'avait pas caché ses réserves avant l'adoption des nouvelles sanctions par le Congrès. Mais les élus américains les ont adoptées la semaine dernière à la quasi-unanimité et Donald Trump a donc décidé de ne pas y opposer son veto, car le Congrès aurait pu facilement passer outre le non présidentiel en revotant son projet de loi à la majorité des deux tiers. "La loi reste très imparfaite", a déploré le président américain dans un communiqué, après y avoir apposé sa signature à l'abri des caméras.

Signature au nom de l'unité nationale. "En limitant la marge de manœuvre de l'exécutif, cette loi entrave la capacité des États-Unis à conclure de bons accords pour le peuple américain et va rapprocher la Chine, la Russie et la Corée du Nord", a-t-il prévenu. "Pour autant, malgré ces problèmes, je promulgue cette loi au nom de l'unité nationale. Elle représente la volonté du peuple américain de voir la Russie prendre des mesures pour améliorer les relations avec les États-Unis."

La Russie menace. La réaction de la Russie n'a pas attendu la signature de Donald Trump. Dès vendredi, elle a annoncé une prochaine réduction drastique de la présence diplomatique américaine sur son territoire : Washington devra réduire à partir du 1er septembre à 455 les effectifs du personnel de son ambassade et de ses consulats. Mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé les nouvelles sanctions américaines. "C'est une ligne politique à courte vue et même dangereuse qui risque de miner la stabilité (dans le monde, ndlr) dont Moscou et Washington sont particulièrement responsables", a déclaré le ministère dans un communiqué, ajoutant que la Russie se réservait le droit de répondre à ces "actes hostiles".