Texas : le portable du tueur inaccessible aux enquêteurs

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Le smartphone de l'assaillant est indécryptable pour les enquêteurs © MARK RALSTON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le FBI est, pour l'instant, incapable de décrypter le téléphone portable du tueur du Texas, un problème qui devrait être réglé avec les "partenaires avec lesquels [ils] travaillent".

Le FBI a admis mardi être incapable de décrypter le téléphone portable de l'auteur de la tuerie du Texas, un premier obstacle dans une enquête "complexe" sur les mobiles de Devin K., qui avait des antécédents de troubles mentaux.

Une fusillade qui a fait 26 morts. Il a notamment contacté son père pendant sa fuite après avoir ouvert le feu dimanche sur des fidèles rassemblés dans l'église de Sutherland Springs, tuant 26 paroissiens, dont une femme enceinte et des enfants en bas âge, et en blessant 20, selon les autorités. La police avait auparavant évoqué la piste d'un "différend familial", notamment avec sa belle-mère à qui il avait envoyé des messages de menaces.

Un smartphone bloqué. "Cela souligne un problème auquel nous avons déjà été confrontés avec les avancées de la technologie pour ces téléphones et l'encryptage", a expliqué Christopher Combs, responsable de l'enquête pour le FBI. Il a refusé de confirmer que le téléphone du tueur était un iPhone. Apple, s'était retrouvé au centre d'un bras de fer avec la justice américaine en refusant d'aider la police à accéder au contenu crypté du téléphone d'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie (14 morts le 2 décembre 2015). 

Christopher Combs a assuré mardi que le FBI réussirait à terme à débloquer le téléphone car le Bureau avait "des partenaires avec lesquels nous travaillons".

L'assaillant avait le droit d'acheter une arme. Les policiers, qui soulignent que la scène de crime est "vaste et complexe", ont également confirmé que le tueur ne figurait pas dans les bases de données des individus interdits d'acheter une arme. L'armée de l'Air a admis lundi que Devin K. n'avait pas été inscrit au registre du Centre national d'information criminelle (NCIC) après avoir été condamné par une cour martiale pour violences conjugales. Cette inscription aurait dû lui interdire d'acheter ou de posséder une arme à feu.

Devin K. avait des antécédents psychiatriques

Interné après des menaces de mort. Selon des médias américains, Devin K. avait effectivement été interné dans une clinique psychiatrique en 2012 après avoir proféré des menaces de mort. À l'époque caporal accusé de violences contre sa femme et son beau-fils, il avait été arrêté dans la gare routière d'El Paso (Texas, sud) en juin 2012, selon un rapport de police révélé par une télévision de Houston. Il venait de s'échapper d'une clinique de Santa Teresa (Nouveau Mexique), à une vingtaine de kilomètres de là, où il avait été interné pour avoir proféré des menaces de mort à l'encontre de ses supérieurs.

Selon un témoin ayant signalé la disparition de Devin K., celui-ci, alors âgé de 21 ans, "souffrait de problèmes psychologiques et voulait s'enfuir" de la clinique. Le militaire représentait "un danger pour lui-même et pour les autres" car il avait tenté d'introduire des armes sur la base où il était stationné et "voulait mettre à exécution (ses) menaces de mort".

Un passé violent. Décrit comme un homme inquiétant à la vie personnelle ratée, Devin K. avait été recruté en 2010 par l'armée comme logisticien. Deux ans plus tard, il a été traduit en cour martiale pour des violences à l'encontre de son épouse et pour avoir fracturé le crâne du jeune enfant de celle-ci. La femme a demandé le divorce cette même année. Le caporal a été condamné à un an de détention. Il a aussi été dégradé et renvoyé des rangs de l'US Air Force.  Il s'était remarié et résidait à New Braunfels, à une cinquantaine de kilomètres de Sutherland Springs. L'ancien soldat exposait ses frustrations sur les réseaux sociaux, prenant pour cible la religion, l'Église et les croyants.