Tchétchénie : craintes en Russie après l'arrestation d'un lutteur de MMA

Le combattant avait fui la République du Caucase en affirmant être victime de tortures. (Illustration)
Le combattant avait fui la République du Caucase en affirmant être victime de tortures. (Illustration) © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Mourad Amriev avait fui la République du Caucase en affirmant être victime de tortures. 

Des défenseurs des droits de l'homme russes ont exprimé vendredi de vives inquiétudes après l'arrestation par les forces de l'ordre tchétchènes d'un lutteur d'arts martiaux mixtes (MMA) qui avait fui la Tchétchénie en affirmant être victime de tortures.

"Le conseil consultatif pour les droits de l'homme auprès du Kremlin a demandé au procureur général russe Iouri Tchaïka de vérifier la légalité des procédures qui ont visé le sportif tchétchène Mourad Amriev", a indiqué cette instance dans un communiqué publié sur son site officiel. Le conseil précise avoir été alerté d'un "éventuel arbitraire" par les parents de Mourad Amriev.

Arrêté à la frontière entre la Russie et le Bélarus. Le sportif a fui la Tchétchénie, république du Caucase russe, en 2013 après avoir accusé la police locale de l'avoir enlevé et torturé. Il s'était ensuite installé en Ukraine. Vendredi, le ministère de l'Intérieur tchétchène a annoncé que Mourad Amriev avait été arrêté à la frontière entre la Russie et le Bélarus et était en route vers la Tchétchénie pour être interrogé comme suspect dans le cadre d'une enquête pour utilisation de "faux papiers d'identité".  "Il est inquiétant que l'enquête contre le sportif ait été ouverte en 2013, juste après qu'il a déclaré avoir été enlevé et torturé par un groupe de policiers tchétchènes", souligné le conseil.

"Son histoire ressemble à un thriller". En août 2013, Mourad Amriev a été exposé pendant deux jours à "des tortures, des insultes et des humiliations" par des policiers à Grozny, la capitale tchétchène, qui ont tenté de lui extorquer de faux aveux et "ont imité sa fusillade à deux reprises", affirme l'ONG russe Comité contre la torture, dans une lettre ouverte à Iouri Tchaïka.  Amnesty International a demandé de "relâcher immédiatement" le sportif. "L'histoire de Mourad Amriev ressemble à un thriller, mais cela se passe en réalité et sa vie est menacée", a assuré cette ONG dans un communiqué.