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Remi Bostsarron avec , modifié à
Des Ukrainiens mais aussi des réfugiés, fuyant la guerre, s’installent dans une zone pourtant contaminée.
REPORTAGE

Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, des Ukrainiens reviennent vivre sur les terres les plus contaminées, dans ce qu’on appelle la zone de relogement obligatoire. Légalement, aujourd'hui encore, personne n'est autorisé à vivre dans cette zone qui s'étend sur 30 km autour de la centrale. Mais dans la réalité, toute la population n'a pas été déplacée. Et depuis quelques temps, de nouveaux habitants arrivent, poussés par la crise ou encore la guerre.

Dans les rues de Bazar, ce petit village qui devrait être vide, on voit des enfants qui se promènent avec leurs parents. Ils habitent dans des maisons abandonnées. La mairie leur demande 20 grivnas par mois, c’est-à-dire moins d’un euro. Une aubaine pour certains.

" Pour la radioactivité, franchement je ne suis pas très au courant "

"La vie est plus facile ici, le logement est pratiquement gratuit. En ville, c’est devenu trop cher", explique Jenia, sur Europe 1. Elle a quitté la banlieue de Kiev pour venir s’installer à Bazar avec son mari et son fils. "La nature présente certains dangers comme les serpents mais on connait les endroits à éviter. Pour la radioactivité, franchement je ne suis pas très au courant", ajoute la mère de famille.

Quelques kilomètres plus loin, des enfants jouent dans le parc de Narodytchi. L’un d’eux vient de l’est du pays, le Donbass, ravagé par la guerre. Il est venu avec ses parents et ses grands-parents.

  • 10% des enfants en bonne santé

Pour sa grand-mère, Natalia, la question de la contamination ne se posait pas : "on n’y a pas réfléchi. Non, ce qu’on voit ici, c’est que les gens mangent ce qu’il y a dans leur potager et boivent leur lait. C’est la paix, l’harmonie : on se lave dans le calme, on se couche dans le calme. Vous savez chez nous il y a des combats, les gens souffrent jour et nuit. Ici c’est la vie normale".

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Devant l’afflux de nouveaux arrivants, dans cette ville, une crèche et une école ont été construites ces dernières années. Mais les enfants passent aussi régulièrement à l’hôpital. On estime que seulement 10% d’entre eux sont aujourd’hui en bonne santé.