Taxes sur l'acier et l'aluminium : Donald Trump veut "la revanche de l'Amérique"

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Xavier Yvon, à Washington, et Isabelle Ory, à Bruxelles, édité par A.H. , modifié à
Le président américain a validé pour de bon, jeudi soir, depuis la Maison-Blanche, les taxes sur les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis. Cela concerne directement l'Europe.

Dans la droite ligne de son "America First", Donald Trump va lancer d'ici quinze jours les taxes sur les importations d'acier et d'aluminium. Il l'a confirmé jeudi soir, en direct de la Maison-Blanche.

Entouré d'ouvriers de l'acier. En digne présentateur de télé-réalité qu'il a été, Donald Trump avait soigné la mise en scène. En direct à la télévision, le président américain était dans le bureau ovale, entouré d'ouvriers de l'acier, en bleu de travail, casques sous le bras. "Je sais que je suis là grâce à vous", leur a lancé Donald Trump. C'est en effet à cette base électorale de l'Amérique désindustrialisée qu'il s'adresse avec ses mesures protectionnistes. "Nous avons subi une agression. Les pratiques commerciales des autres pays, surtout la Chine, ont dévasté notre industrie", a martelé président, avant de dérouler son discours habituel sur la grandeur passée de l'Amérique, ses usines fermées, ses emplois perdus et ses villes industrielles devenues fantômes. 

Son propre camp en opposition. En apposant son interminable signature sur le document décrétant ces nouvelles taxes, Donald Trump a promis "la revanche de l'Amérique". S'il a été applaudi par les ouvriers de l'acier, ce n'est pas le cas des patrons des Républicains à la Chambre et au Sénat. Fait rare : jeudi soir, ils ont fait savoir leur désaccord avec le président et leur inquiétude.

L'UE veut encore négocier. De leur côté, les Européens ont le sentiment d'une injustice. "En tant qu'alliés proches, nous devrions être exemptés de ces taxes", a réagi dès jeudi soir la commissaire au commerce. Cette dernière doit justement rencontrer samedi son homologue américain. Cette première réaction est moins virulente que ce que l'on aurait pu imaginer. Les Européens misent en fait sur une solution diplomatique. Ils ont compris que Donald Trump avait épargné les Canadiens et les Mexicains, car il espère en tirer bénéfice dans les négociations en cours sur l'Aléna, l'accord de libre-échange nord-américain. L'Union européenne compte donc bien utiliser les deux semaines avant la mise en application de ces nouvelles taxes pour négocier.