Staline est à la fois un "tyran" et un "dirigeant sage" pour plus de la moitié des Russes

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Des Russes communistes réunis en 2015 à l'occasion du 136e anniversaire de la naissance du "Petit père des peuples". © VASILY MAXIMOV / AFP
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avec AFP , modifié à
Par ailleurs, 26% affirment que les purges étaient "une nécessité politique" et "sont historiquement justifiées".

L'ancien dictateur soviétique Joseph Staline est à la fois un "tyran" et un "dirigeant sage qui a mené l'URSS à la prospérité" pour plus de la moitié des Russes, selon un sondage du centre indépendant Levada, publié vendredi.

Un "tyran" pour 62% des Russes. 62% des Russes sont "tout à fait d'accord" ou "plutôt d'accord" pour dire que Staline était un "tyran cruel responsable de la mort de millions de personnes innocentes", selon ce sondage effectué dans 137 localités de Russie. Dans le même temps, 57% de personnes interrogées estiment que Staline était "un dirigeant sage qui a mené l'URSS à la puissance et à la prospérité".

Par ailleurs, 28% disent éprouver du "respect" pour lui et 54% assurent qu'il a joué un "rôle positif" dans la vie du pays, selon ce sondage. Enfin, 26% affirment que les purges staliniennes étaient "une nécessité politique et sont historiquement justifiées", alors 45% les qualifient de "crime politique qui ne peut être justifié".

"Ambivalence des sentiments". "Cette ambivalence des sentiments s'explique entre autres par l'attitude ambivalente des autorités d'aujourd'hui envers Staline", estime l'historien Ian Ratchinksi, de l'ONG Memorial qui travaille sur les répressions en URSS. "D'un côté, les autorités essayent de maintenir le souvenir des victimes des répressions. Mais de l'autre côté, elles font ériger des monuments à Staline", a-t-il expliqué.

Tout en condamnant la Terreur d'Etat orchestrée par Staline jusqu'à sa mort en 1953, le pouvoir actuel est prompt à souligner le statut de superpuissance occupé par l'URSS à l'époque ou les "choix justes" du dirigeant pour l'industrialisation du pays. Soixante ans après la dénonciation en 1956, trois ans après sa mort, par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev des crimes staliniens, la personne de Staline divise la société russe