Soudan : l'UE réclame une enquête indépendante sur la répression

Selon un comité de médecins proches de la contestation, quelque 120 personnes ont été tuées dans la répression depuis le 3 juin.
Selon un comité de médecins proches de la contestation, quelque 120 personnes ont été tuées dans la répression depuis le 3 juin. © AFP
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avec AFP
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE souhaitent que la lumière soit faite sur la répression au Soudan depuis début juin qui a fait quelques 120 morts selon un comité de médecins proche de la contestation. 

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réclamé lundi qu'une enquête soit menée avec "indépendance et transparence" sur la répression au Soudan début juin, dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion à Luxembourg.

Ils ont répété leur condamnation des "violentes attaques perpétrées au Soudan le 3 juin qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils", et estimé que "la responsabilité en incombe clairement au Conseil militaire de transition (CMT) en tant qu'autorité chargée de la protection de la population".

La dispersion sanglante d'un sit-in le 3 juin à Khartoum

Le Conseil militaire, à la tête du pays depuis la destitution du président Omar el-Béchir le 11 avril, a reconnu avoir ordonné la dispersion le 3 juin d'un sit-in de milliers de manifestants devant le QG de l'armée à Khartoum. Selon un comité de médecins proches de la contestation, quelque 120 personnes ont été tuées dans la répression depuis le 3 juin, la plupart dans la dispersion du sit-in. Les autorités ont parlé elles de 61 morts. Les auteurs de ces violations des droits de l'homme et de ces abus "doivent répondre de leurs actes", ajoutent les ministres.

L'UE souhaite aussi relancer l'aide humanitaire qui concernerait plus de 8 millions de personnes

L'UE appelle "à la cessation immédiate de toutes les violences (...), notamment des exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires, des passages à tabac, des violences sexuelles et sexistes". Elle réclame aussi "la levée immédiate" des obstacles à une distribution de l'aide humanitaire, y compris à Khartoum, qui concernerait plus de 8 millions de personnes. Enfin, les ministres apportent leur soutien à l'appel de l'Union africaine en faveur d'une autorité civile de transition.