Serge Lazarevic estime qu'il "était mieux au Mali"

Serge Lazarevic AFP 1280
© AFP/BERTRAND GUAY
  • Copié
B.W.
L'ex-otage français dit sa souffrance d'être revenu à une vie normale qu'il ne maîtrise plus.

Le retour à la vie normale ne semble pas se faire en douceur pour l'ex-otage Serge Lazarevic, alors que l'armée française vient d'abattre son kidnappeur présumé. Il témoigne mercredi sur France Info de la souffrance qu'il éprouve, à tel point qu'il estime qu'il "était mieux au Mali", auprès de ses ravisseurs. Comme il l'avait déjà dit mi-juin sur i-Télé, Serge Lazarevic se dit "dépressif".

Après une courte période "d'euphorie", pendant quinze jours, Serge Lazarevic racontait à la chaîne de télévision s'être éloigné de sa famille, y compris de sa fille Diane qui a été en première ligne du comité de soutien. Il expliquait avoir voulu les épargner de sa souffrance, restant dans "un petit monde". Totalement perdu, il a ces mots très durs : "J'étais mieux au Mali, au moins je savais pourquoi j'étais là-bas. J'étais torturé tous les jours." Sur France Info, il explique que "l'esprit comprend mieux [la souffrance] car il y a une explication".

Le corps de Serge Lazarevic se souvient aussi des coups. Car, en plus de la souffrance mentale, l'ex-otage raconte ses douleurs physiques : " J’ai le bassin qui a été touché, j’ai pris des coups sur la tête, on m’a torturé, j’ai des problèmes de mémoire et d’oreille interne, et j’ai des vertiges tout le temps. Je ne sais pas si vous pouvez réaliser ce que c’est, quatre ans dans la nature, dans le Djebel, dormir sur des pierres. En plus, j’étais enchaîné aux chevilles et j’avais des menottes derrière le dos, pour dormir. Et 4 ans comme ça, c’est long".

De retour en France, l'ex-otage se heurte au dur quotidien. "Si je veux louer une maison, on me demande des déclarations d’impôts, si je vais dans une agence immobilière on me demande des fiches de paie et mes revenus. Ce sont des absurdités car il y a toute une procédure que je ne peux pas respecter car je n’ai rien", dit-il au micro de la radio. En attendant, il occupe un petit studio derrière la maison de sa mère. "Depuis que je suis arrivé, je n’ai aucune aide de personne. J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française",  déplore l'ex-otage.