Sandra Day O'Connor, première femme nommée à la Cour suprême des États-Unis, est morte

Sandra Day O'Connor
Sandra Day O'Connor, première femme nommée à la Cour suprême des États-Unis, est morte à l'âge de 93 ans. © KAREN BLEIER / AFP
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avec AFP // Crédit photo : KAREN BLEIER / AFP
Sandra Day O'Connor, ex-juge et première femme nommée à la Cour suprême des États-Unis, est morte ce vendredi à l'âge de 93 ans. Considérée comme une des voix de la modération au sein de la cour, elle avait été choisie par le président Ronald Reagan en 1981. L'institution dit pleurer "une collègue aimée et une éloquente militante des droits civiques". 

L'ex-juge américaine Sandra Day O'Connor, première femme nommée à la Cour suprême des États-Unis et considérée comme une des voix de la modération au sein de la Cour, est décédée vendredi à l'âge de 93 ans. Choisie en 1981 par le président républicain de l'époque, Ronald Reagan, dont c'était la première nomination - à vie - à la Cour suprême, elle avait pris sa retraite en 2006, notamment pour pouvoir aider son mari John O'Connor, finalement décédé en 2009, atteint de la maladie d'Alzheimer.

"Nous pleurons une collègue aimée"

Sandra Day O'Connor avait elle-même annoncé en 2018 quitter la vie publique pour combattre "la démence, probablement la maladie d'Alzheimer". Elle s'est éteinte vendredi matin à Phoenix, capitale de l'État d'Arizona (sud-ouest), a indiqué la Cour dans un communiqué, précisant qu'elle était décédée "de complications liées à une démence avancée, probablement Alzheimer, et une maladie respiratoire".

"Fille du Sud-Ouest américain, Sandra Day O'Connor a ouvert une voie historique en tant que première juge femme de la Cour suprême de notre pays", écrit le président de la Cour, John Roberts, saluant "son inébranlable détermination, sa compétence incontestable et sa franchise désarmante". "À la Cour suprême, nous pleurons une collègue aimée, une avocate farouchement indépendante de l'État de droit et une éloquente militante des droits civiques", ajoute-t-il.

 

Un positionnement centriste qui a souvent fait basculer la majorité

Tout au long de son quasi quart de siècle à la Cour suprême, par son positionnement centriste, elle a souvent fait basculer la majorité sur des jugements décisifs. En 1989, Sandra Day O'Connor a ainsi sauvé l'arrêt Roe vs Wade de 1973, finalement renversé par l'actuelle Cour en juin 2022 - reconnaissant un droit fédéral à l'avortement en refusant de joindre sa voix à celles de quatre juges conservateurs.

En revanche, elle avait rejoint la majorité conservatrice de la Cour pour bloquer en 2000 le recompte des voix en Floride (sud-est) à l'élection présidentielle, permettant au candidat républicain George W. Bush de l'emporter sur son adversaire démocrate Al Gore. Après elle, cinq autres juges femmes ont été nommées à la Cour suprême, dont quatre actuellement en fonctions, soit le record pour cette institution.

En hommage à la longue carrière et au rôle de pionnière de Sandra Day O'Connor, c'est un président démocrate, Barack Obama, qui lui a remis la plus haute distinction civile américaine, la Médaille de la liberté, en 2009. "En tant que cow-girl du désert d'Arizona, je n'aurais jamais imaginé devenir un jour la première juge femme à la Cour suprême des Etats-Unis", écrivait en 2018 celle qui a grandi dans un ranch immense et isolé, se disant "profondément reconnaissante" pour son parcours, malgré la maladie.