Sanctions contre la Corée du Nord : un projet de résolution remanié présenté à l'ONU

Le projet de résolution présenté par les États-Unis doit être voté lundi après-midi.
Le projet de résolution présenté par les États-Unis doit être voté lundi après-midi. © DEVRA BERKOWITZ / UNITED NATIONS / AFP
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avec AFP , modifié à
Le projet de résolution présentant les sanctions contre la Corée du Nord a été diffusé à l'ONU dimanche soir. Il a été quelque peu remanié après des négociations avec la Chine et la Russie.

Les États-Unis ont diffusé dimanche soir à leurs 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un texte remanié sur un huitième train de sanctions sévères contre la Corée du Nord, selon des diplomates. Ce projet de résolution est censé être désormais définitif jusqu'à une mise au vote voulue lundi après-midi par les États-Unis.

Un embargo progressif sur le pétrole. Selon des diplomates, il prévoit un embargo "progressif" sur le pétrole destiné à Pyongyang et non plus un embargo total et immédiat comme le prévoyait le premier projet des Etats-Unis diffusé mercredi. Il comprend aussi une interdiction pour les états membres des Nations unies d'importer le textile nord-coréen comme le voulait à l'origine Washington.

En revanche, selon les mêmes sources, à l'issue de négociations ardues menées depuis quatre jours avec notamment Pékin et Moscou, les États-Unis ont dû adoucir leur texte d'origine sur la situation des travailleurs expatriés nord-coréens et l'inspection au besoin par la force de navires soupçonnés de transporter des cargaisons prohibées par les résolutions de l'ONU.

Pas de gel des avoirs de Kim Jong-Un. Parmi ses autres concessions, Washington a accepté de ne plus prévoir de gel des avoirs du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, en raison d'une opposition de la Russie et de la Chine, selon des diplomates.

Le nouveau train de sanctions que les Américains veulent que l'ONU approuve au plus vite fait suite à un essai nucléaire nord-coréen mené le 3 septembre à un niveau inégalé et au tir d'un missile à moyenne portée à la mi-août ayant survolé le Japon.

Déjà sept trains de sanctions. Le Conseil de sécurité a déjà adopté sept trains de sanctions, chaque fois de plus en plus sévères, pour pousser la Corée du Nord à négocier ses programmes nucléaire et conventionnel. Ces derniers sont jugés menaçants pour la paix régionale et mondiale par la communauté internationale.

Le dernier train de sanctions internationales remonte au 5 août. Il faisait suite à deux tirs de missiles intercontinentaux et il interdit les importations de charbon, de fer et de la pêche venant de Corée du Nord, avec l'objectif de priver ce pays d'un million de dollars de recettes.

Un sixième essai nucléaire nord-coréen le 3 septembre. Lundi, la Corée du Nord a averti les États-Unis qu'elle leur infligerait "la plus grande des souffrances et des douleurs" s'ils persistaient à vouloir que l'ONU durcisse les sanctions à son encontre, après son sixième essai nucléaire du 3 septembre.

Dans un communiqué reproduit par l'agence de presse officielle KCNA, le ministère des Affaires étrangères avertit que si Washington "met en place cette +résolution+ illégale sur un durcissement des sanctions, la Corée du Nord fera en sorte d'être absolument sûre que les Etats-Unis en payeront le prix". "Le monde sera témoin de la façon dont la Corée du Nord dompte les gangsters américains en lançant une série d'actions qui seront plus dures qu'ils ne l'ont jamais imaginé", ajoute-t-il.