Saad Hariri invité à Paris, un geste qui "redonne l'espoir" au Liban

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© Rania SANJAR / AFP
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Sébastien Krebs, envoyé spécial au Liban, édité par R.Da. , modifié à
REPORTAGE - La venue du Premier ministre libanais démissionnaire en France laisse espérer aux Libanais, pris en étaux entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une retombée des tensions.
REPORTAGE

La France accueille Saad Hariri. L'ex-Premier ministre libanais doit arriver à Paris samedi depuis l’Arabie Saoudite, pour notamment s'entretenir avec Emmanuel Macron. Cette annonce, jeudi, de l'Elysée, fait suite à une visite à Ryad du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a rencontré Saad Hariri dans la capitale saoudienne. 

Dans les rues de Beyrouth, les Libanais salue le geste de la France, y voyant un premier pas vers une normalisation de la situation, comme a pu le constater l'envoyé spécial d'Europe 1.

"On est gouvernés par l'Arabie saoudite et l'Iran, quelque chose cloche"

"Nous sommes reconnaissants à la France, elle nous redonne l'espoir. Personne ne comprend ce qui arrive. Je suis inquiet. Pauvre Liban !", déplore un retraité croisé en ville jeudi soir. Attablé dans un café voisin, Toufik se désole face à un nouvel épisode qui prouve combien son pays reste un terrain de jeu pour les puissances étrangères. "On est gouvernés par l'Arabie saoudite et l'Iran. Le gouvernement n'est pas libre. Peut-on citer un seul exemple dans le monde où un Premier ministre démissionne depuis un autre pays ? Il y a quelque chose qui cloche", pointe-il.

Et pourtant, jeudi soir, rien ne semblait inhabituel dans la capitale libanaise : la musique déborde des bars et la jeunesse envahie les terrasses comme à son habitude. "Les gens sortent boire un coup ou dîner, je ne pense pas qu'il y ait de panique", assure un riverain. "Au Liban, on est toujours optimiste. On a connu des guerres et l'occupation, mais les choses finissent toujours par s'arranger". Tous souhaitent voir le Premier ministre revenir vite, au moins pour expliquer la situation, et espèrent que tout cela en restera à une petite crise de plus dans un pays qui en a connues tant.

La démission surprise annoncée le 4 novembre à Ryad par Saad Hariri, qui a notamment accusé l'Iran et son allié chiite libanais, le Hezbollah, de "mainmise" sur le Liban, fait désormais craindre une escalade des tensions entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, les deux puissances régionales rivales.