Russie : une élection présidentielle très encadrée

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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par R.Da.
La campagne présidentielle russe suit les règles édictées par le Kremlin, avant la victoire attendue de Vladimir Poutine.

La tension entre Londres et Moscou ne faiblit pas autour du cas de l'ex-espion empoisonné. La Russie promet des sanctions à son tour après celles adoptées mercredi par Theresa May, le tout dans un contexte d'élection présidentielle. En effet, la Russie qui s'apprête à voter pour élire son président - Vladimir Poutine devrait être réélu sans grande difficulté - après une campagne verrouillée par le Kremlin.

Une campagne orientée par les médias. Dans les médias russes, un dicton circule sous le manteau : il faut parler de Vladimir Poutine comme d'un mort. Soit on en dit du bien, soit on ne dit rien. "La télé déploie beaucoup d'efforts pour créer l'illusion d'une démocratie. Elle parle des autres candidats, parfois en mal, comme pour le candidat communiste qu'elle s'échine à diaboliser", relève Alexeï, un ancien journaliste reconverti dans la communication politique. "On se demande chaque jour ce qu'ils vont inventer. Quant à l'opposante Ksenia Sobtchak, ils n'en parlent que lorsqu'elle grimpe dans les sondages, mais c'est très bref. Ça donne l'illusion de la pluralité", rapporte-t-il encore.

Manque d'équité. L'influence des réseaux sociaux est limitée. Peu de Russes les consultent. Les opposants comme Alexei Navalny sont interdits de concourir, quant aux débats organisés, ils n'ont pas vraiment aidé Leonid à faire son choix. "C'est la télévision d'Etat qui les a organisés, donc l'équité n'a pas été respectée. Et puis c'était bordélique, on ne comprenait rien", déplore cet électeur. "En plus, il manquait un candidat à chaque fois."

Un favori qui ne fait pas campagne. Et ce candidat, c'est Vladimir Poutine, qui considère qu'il ne doit pas s'abaisser à débattre. D'ailleurs, le président russe ne se donne même pas la peine de faire campagne. Il aura tenu un seul meeting, organisé devant 80.000 personnes, pour seulement trois minutes de discours.