La situation continue de s'envenimer entre policiers et manifestants à Hong Kong. 4:06
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Thibaud Le Meneec
Vingt députés LREM ont signé une lettre ouverte demandant à la France de s'exprimer sur la situation explosive à Hong Kong. "Il faut que la communauté internationale puisse s'exprimer afin d'avoir une réponse de la part de Pékin", appelle l'un des signataires sur Europe 1, mercredi.
INTERVIEW

Après plusieurs semaines de manifestations et alors que l'exécutif hongkongais durcit le ton face aux contestataires, une vingtaine de députés français LREM ont signé une lettre ouverte, jeudi, demandant à la France de s'exprimer. Pour le député Jean-François Cesarini, élu du Vaucluse et président du groupe d'amitié France-Taïwan, "au-delà du gouvernement, la classe politique française est dans un silence assez incroyable", critique-t-il sur Europe 1, mercredi.

D'abord, cette lettre est destinée, selon le parlementaire, "autant aux manifestants à Hong Kong qu'au gouvernement de Pékin pour leur dire que le dialogue doit primer sur la violence. Il doit y avoir un suffrage universel à Hong Kong", estime-t-il.

Des conseils dispensés par des "héritiers de la Révolution française"

Pour Jean-François Cesarini, il faut "dire aussi qu'en tant qu'héritiers de la Révolution française et pays des droits de l'Homme, il y a un sens de l'Histoire pour nous qui fait que la démocratie a conquis de plus en plus de pays dans le monde et que la Chine ne doit pas avoir peur de ces aspirations-là". 

Pourtant, dans l'ensemble, "au-delà du gouvernement, la classe politique française est dans un silence assez incroyable", s'étonne-t-il. "Même dans l'opposition, avec le Parti socialiste, Les Républicains ou autre, on n'a pas entendu un mot, pas un communiqué de presse n'est parti. Là, on est satisfait au bout d'une semaine de voir que le gouvernement a réagi", via un communiqué appelant au calme. Car pour le parlementaire, "ce qui se passe là-bas aura des répercussions partout dans le monde. On le voit notamment avec l'économie allemande, ce n'est pas simplement un problème local. C'est pour ça qu'on a voulu s'exprimer."

" Plus la communauté internationale parlera, moins les autorités chinoises se sentiront peut-être libre de faire une répression très violente "

Une voix en dissonance avec celle d'Anne Genetet, elle aussi députée LREM, élue des Français de l'étranger pour le secteur Asie pacifique (dont la Chine). "C'est très facile de dénoncer ce qui se passe à l'étranger depuis notre fauteuil", a dénoncé la parlementaire en réponse à cette lettre ouverte. "J'ai trouvé le ton de cette lettre beaucoup trop donneur de leçons. Il faut être beaucoup plus subtil avec les Chinois !"

"On n'a pas du tout les mêmes responsabilités sur le terrain. Elle est députée des Français de l'étranger, je peux tout à fait comprendre qu'il faut qu'elle aille en Chine régulièrement", rétorque sur notre antenne Jean-François Cesarini. "Ça permet à des députés comme nous, moi en tant que président du groupe d'amitié entre la France et Taïwan, d'avoir une parole un peu plus libérée."

Objectif : une réponse de Pékin

Reste que la présence militaire chinoise se renforce aux abords de Hong Kong et qu'une escalade de la violence se profile. "Plus la communauté internationale parlera, moins elle détournera le regard de ce qui se passe, alors moins les autorités chinoises se sentiront peut-être libres de faire une répression très violente", veut croire le député, qui espère que la résolution de ce conflit avancera lors du G7 en France, du 24 au 26 août.

"Aujourd'hui, on n'est pas dans cette configuration-là, avec le déploiement de l'armée aux frontières de Hong Kong, avec des paroles disant que ce sont des 'terroristes', que c'est un chemin sans retour. Il faut éviter un nouveau Tian'anmen, même si je pense que ce ne sont pas du tout les mêmes circonstances. Il faut que la communauté internationale puisse s'exprimer afin d'avoir une réponse de la part de Pékin." Reste à savoir si elle sera à la hauteur des attentes des parlementaires ?