Présidentielle russe : l'OSCE dénonce un "manque de véritable concurrence"

L'OSCE dénonce la pression exercée sur les voix critiques du pouvoir. © Mladen ANTONOV / AFP
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avec AFP , modifié à

Les observateurs de l'organisation estiment que l'élection s'est déroulée "dans l'ensemble de manière ordonnée" mais déplorent "des irrégularités procédurales".

Les observateurs de l'OSCE ont estimé lundi que l'élection présidentielle russe s'est dans l'ensemble correctement déroulée malgré un "manque de véritable concurrence" et des irrégularités  destinées à accroître la participation. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui avait déployé dimanche 481 observateurs internationaux dans les bureaux de vote, a indiqué dans un rapport que le scrutin a été mené "dans l'ensemble de manière ordonnée, malgré des irrégularités procédurales lors du vote et du décompte des bulletins".

"Pression constante sur les voix critiques". L'organisation souligne cependant que l'élection, qui a sacré Vladimir Poutine, réélu pour un quatrième mandat avec 76,7% des voix, s'est déroulée "dans un environnement politique et judiciaire marqué par une pression constante sur les voix critiques". "Les restrictions aux libertés fondamentales de réunion, d'association et d'expression, ainsi que sur l'enregistrement des candidats, ont eu pour résultat un manque de véritable concurrence", indique l'OSCE. L'organisation souligne également une "absence de critiques dans la couverture liée au président Poutine dans la plupart des médias, qui a abouti à des conditions de concurrence inégales" entre les candidats.

Boycott du scrutin. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, avait été exclu de l'élection par la Commission électorale en raison d'une condamnation en justice pour détournement de fonds qu'il dénonce comme orchestrée par les autorités. Il avait appelé au boycott du scrutin. Ses partisans ont "subi de nombreuses arrestations, la confiscation de leur matériel (de campagne) et d'autres mesures qui ont limité leur liberté d'exprimer leurs opinions et de se rassembler". Les observateurs internationaux ont en outre noté le jour de l'élection "une série de mesures, dont certaines sont inappropriées, destinées à accroître la participation", tels que le transport groupé de fonctionnaires par bus vers les bureaux de vote ou des pressions sur les employés de certaines entreprises, les étudiants et les parents d'élève pour aller voter. La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a pour sa part estimé que l'élection avait été "transparente au maximum".