Présidentielle en Colombie : second tour entre droite et gauche

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Le 17 juin prochain, le candidat de la gauche Gustavo Petro (à gauche) et celui de la droite Ivan Duque s'affronteront au second tour de la présidentielle. © LUIS ACOSTA, RAUL ARBOLEDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Dimanche, au premier tour de la présidentielle, le candidat de la droite dure Ivan Duque et celui de la gauche anti-système Gustavo Petro sont arrivés en tête avec respectivement 39,14% et 25,08% des voix. 

Le champion de la droite dure, opposée à l'accord de paix avec l'ex-guérilla Farc, est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle dimanche en Colombie, mais devra en affronter un second face au candidat d'une gauche anti-système.

Rendez-vous le 17 juin. Dans un pays émergeant de plus d'un demi-siècle de conflit armé et où la droite règne depuis toujours, son candidat Ivan Duque, 41 ans, novice en politique, a été talonné par Gustavo Petro, 58 ans, ancien maire de Bogota, détaché des partis traditionnels. Tous deux se retrouveront le 17 juin pour un face-à-face inédit en Colombie où la gauche minoritaire souffrait jusque là de la violente lutte des guérillas pour le pouvoir. Dans ce nouveau panorama, Ivan Duque n'a pas réussi à répéter les prouesses de son mentor, l'ex-président Alvaro Uribe (2002-2010) élu deux fois dès le premier tour. Le jeune champion de la droite a remporté 39,14% des voix, devançant Gustavo Petro, ex-militant de la rébellion du M-19 dissoute, à 25,08%. Dans un pays où habituellement plus d'un électeur sur deux ne vote pas, l'abstention n'a été que de 47%. 

Petro évoque "un changement" dans l'histoire de la Colombie. "Vous pouvez avoir la certitude que nous allons gagner, que l'histoire de la Colombie peut être changée", a lancé le premier candidat de gauche à parvenir aussi loin dans une course présidentielle. Devant ses partisans euphoriques après les résultats, Gustavo Petro a estimé que "maintenant oui, le pluralisme peut être un des axes de la démocratie".

Pour Duque, le traité de paix avec les Farc trop laxiste. S'exprimant ensuite, Ivan Duque a appelé de ses vœux "une Colombie où la paix coïncide avec la justice", en réitérant sa volonté de réviser (sans le "déchiqueter") le pacte avec la Farc, qu'il juge laxiste envers les ex-guérilleros exemptés de prison s'ils admettent leurs crimes. Cette présidentielle, où la droite dure tente de reconquérir la présidence, va peser sur l'avenir de l'accord de paix signé en 2016 avec la plus puissante rébellion des Amériques, un texte qui a polarisé une société meurtrie par une guerre fratricide, la plus longue du continent.