Pourquoi l’Italie peine à gérer le flux migratoire venu de Libye

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Virginie Rova, à Rome, et B.B
Les rapatriements forcés sont très faibles en Europe : moins de 13.000.

Si le problème de Jungle de Calais semble, pour l'instant, régler, le flux migratoire vers l'Europe lui se poursuit. Car si les flux se sont quasiment taris avec l'accord UE/ Turquie, le flux ne cesse pas en mer méditerranée. Et plus de 3.900 personnes sont morts en mer. L'Italie est débordée.

Plus de 153.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes cette année alors que c'est la route la plus périlleuse. C'est quasiment 10% de plus à la même époque que l'an dernier. Les trafiquants profitent des bateaux européens et italiens du canal de Sicile, pour lesquels le sauvetage en mer est une obligation juridique.

450 officiers de Frontex en Italie. Une fois sur le sol italien, plus de 60% de ces migrants sont irréguliers. Venus du Soudan, de Mali ou de Côté d'Ivoire, ils n'ont pas droit à l'asile politique. Aussi, la priorité pour l'agence européenne Frontex est de réussir à les filtrer dès leur arrivée. C’est ce qu’explique Fabrice Leggeri, le directeur : "nous avons, en Italie, 450 officiers qui sont déployés. Ils font de la surveillance des frontières, de la détection. Objectif : faire des enregistrements de migrants en vue de préparer les étapes suivantes, qui sont soit des demandes d’asile soit un éloignement du territoire pour ceux qui ne sont pas éligibles à l’asile".

Dans les faits, l'Europe n'arrive toujours pas à contrôler les flux. Les rapatriements forcés sont très faibles : moins de 13.000. Ce qui signifie que les migrants économiques viennent aussi grossir les rangs de clandestins. Tout en gardant l'espoir de quitter l'Italie.