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Gauthier Delomez et AFP / Crédits photo : Jakub Porzycki / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à
Samedi, le président américain Joe Biden a assuré que l'Ukraine ne bénéficierait pas de traitement de faveur pour son processus d'adhésion à l'Otan. Selon Jean-Éric Branaa, docteur en civilisation américaine et invité d'"Europe 1 Soir Week-end", cela s'explique par un respect du protocole d'adhésion et aussi par le contexte de guerre.

Voici une position de Joe Biden qui peut surprendre en pleine guerre en Ukraine. Interrogé par des journalistes pour savoir s'il comptait rendre "plus facile" l'adhésion de Kiev à l'Otan, le président américain a dit "non", assurant que le pays de Volodymyr Zelensky devrait "respecter tous les critères. Donc nous n'allons pas rendre cela facile". "Je crois que la méthode Biden, c'est d'abord de respecter les règles", analyse Jean-Éric Branaa, docteur en civilisation américaine et auteur de Géopolitique des Etats-Unis, dans l'émission Europe 1 Soir Week-end.

Le respect de la procédure d'adhésion

"Il y a une procédure qui a été décidée, non pas par Joe Biden ni les États-Unis, mais par l'ensemble des pays de l'Otan. Ces procédures ont été respectées par tous les pays qui ont adhéré depuis", rappelle le maître de conférences à l’Université Paris 2 auprès de Pierre de Vilno.

Jean-Éric Branaa souligne que cette procédure a été respectée notamment par la Finlande, le dernier État à avoir intégré l'Alliance atlantique le 4 avril 2023, et que la Suède est en bon chemin pour intégrer également l'organisation. "La première des raisons pour adhérer à l'Otan, c'est de ne pas être en guerre. Et Zelensky l'a dit lui-même : c'est tout simplement impossible", avance le spécialiste de la géopolitique américaine.

"S'assurer que la paix entre l'Ukraine et la Russie soit solide" après la guerre

Qui précise la stratégie du locataire de la Maison Blanche : "Ce que dit Biden, en réalité, ce n'est pas simplement qu'il faut respecter la procédure, ni-même que c'est un pays en guerre, mais c'est la question de la garantie de sécurité. Une fois que la guerre sera terminée, que l'Ukraine expliquera que sur les plans économique, démocratique et de défense, elle remplit tous les critères, il faudra s'assurer que cette paix établie entre la Russie et l'Ukraine soit solide."

Le maître de conférence dresse un parallèle avec la situation politique entre France et l'Allemagne lors des deux guerres mondiales. "On sait bien qu'il y a des problèmes de défense et de territoire qui sont en jeu. Il va falloir solidifier avant même que l'Ukraine puisse sérieusement envisager de pouvoir être dans l'Otan parce qu'il ne s'agit pas d'entraîner l'ensemble des pays de l'Alliance dans une guerre. L'Otan, c'est exactement le contraire, c'est de préparer la paix", expose Jean-Éric Branaa dans Europe 1 SoirWeek-end.