Otan : Erdogan espère que les alliés de la Turquie «entendront» ses «inquiétudes»
"Nous ne pouvons dire oui", a-t-il répété. "Soutenir le terrorisme et demander (notre) appui est un manque de cohérence", a insisté le chef de l'État, qui reproche aux deux pays nordiques d'héberger des membres du PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, classé comme organisation terroriste par Ankara, ainsi que par les États-Unis et l'Union européenne.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui menace de bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan , a espéré mercredi que les alliés de la Turquie "entendront (ses) inquiétudes". "Nous ne pouvons dire oui", a-t-il répété. "Soutenir le terrorisme et demander (notre) appui est un manque de cohérence", a insisté le chef de l'État, qui reproche aux deux pays nordiques d'héberger des membres du PKK , Parti des travailleurs du Kurdistan, classé comme organisation terroriste par Ankara, ainsi que par les États-Unis et l'Union européenne.
"Notre seule attente est que l'Otan fasse preuve de bonne volonté envers les efforts légitimes de la Turquie pour protéger ses frontières", a-t-il poursuivi. Les combattants du PKK sont majoritairement installés dans les pays voisins de la Turquie : Irak, Syrie et Iran. "Aucun de nos alliés n'a jamais respecté ces inquiétudes, je ne parle même pas de soutien", a-t-il appuyé.
"Qu'ils ne se fatiguent pas"
Le président Erdogan a par ailleurs réitéré ses demandes d'extradition des "terroristes" hébergés par la Suède , auxquelles Stockholm, accuse-t-il, n'a jamais répondu. Il a rappelé qu'"une trentaine de demandes d'extradition" avaient été repoussées. Le chef de l'État a de nouveau averti que les émissaires suédois et finlandais annoncés lundi à Ankara n'étaient pas les bienvenus : "Qu'ils ne se fatiguent pas", a-t-il martelé.
Mercredi soir, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a eu une série d'entretiens téléphoniques avec des conseillers des chefs de l'État et des ministères des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la Suède, de la Finlande , du Royaume Uni et des États-Unis, a indiqué la présidence turque.
La Turquie attend "des pas concrets"
Lors de ces entretiens, Ibrahim Kalin a affirmé que la Turquie attendait "des pas concrets" pour répondre à ses préoccupations sur sa sécurité nationale". "En cas de "non-satisfaction des attentes de la Turquie" le processus d'adhésion des deux pays nordiques "ne peut avancer", a ajouté Ibrahim Kalin.
"L'adhésion de la Suède à l'Otan ne peut se faire tant que les inquiétudes fondées de la Turquie ne soient dissipées. Si vous voulez que la deuxième armée de l'Otan vous défende en cas d'agression, vous devez accepter cette réalité", a écrit de son côté le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un article d'opinion publié mercredi dans le quotidien suédois Expressen.
Depuis vendredi, le président turc s'oppose à l'élargissement de l'Otan à ces deux pays et ne cesse de réitérer son hostilité malgré les propos apaisants de son entourage.