Otage française au Mali : la famille "démunie", souhaite "que les choses accélèrent"

Sophie Pétronin avait été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao, dans le nord du Mali.
Sophie Pétronin avait été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao, dans le nord du Mali. © JOHN MACDOUGALL / AFP
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avec AFP , modifié à
Sophie Pétronin, une Française à la tête d'une association d'aide aux orphelins, avait été enlevée il y a tout juste un an au Mali. Sa famille n'a plus de preuve de vie depuis juillet.

La famille de Sophie Pétronin, l'otage française enlevée au Mali il y a tout juste un an, se dit aujourd'hui "démunie" faute d'avancées concrètes ou de nouvelles récentes, et souhaite que "les choses accélèrent", même si elle reste consciente que "le gouvernement travaille".

Pas de trace de vie depuis juillet. "Aujourd'hui pour tout vous dire on n'a pas d'avancée, pas non plus de preuve de vie. La seule trace de vie qu'on ait eue, c'est cette vidéo du 1er juillet", a déclaré lundi Lionel Granouillac, neveu de Sophie Pétronin, qui vit en Gironde. Sophie Pétronin, à la tête d'une association d'aide aux orphelins, avait été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao, dans le nord du Mali. Aucun groupe n'avait pendant des mois revendiqué le rapt, jusqu'à ce qu'en juillet la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, diffuse une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Sophie Pétronin.

"Sa santé est un gros point d'interrogation". Depuis, insiste Lionel Granouillac, il n'y a pas eu d'avancée, pas de trace de vie. Or "cela fait un an à Noël, elle a 72 ans, sa santé est un gros point d'interrogation, donc des messages ont été passés (au gouvernement) disant qu'il fallait peut-être accélérer les choses". La famille est en contact régulier avec le gouvernement, convient le neveu de l'otage. Son cousin Sébastien, fils de Sophie Pétronin, a voyagé au Mali début décembre avec le Quai d'Orsay, et la famille a été reçue fin novembre par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian "très cordialement. C'était chaleureux, mais en ressortant on n'avait pas d'avancée majeure, ni sur la localisation, ni sur de possibles contacts avec les ravisseurs".

"Ce qu'on attend maintenant c'est les résultats". "On est dans une situation ambiguë, on ne peut pas exclure le gouvernement, on ne peut pas exclure qu'il travaille, ce qu'on attend maintenant c'est les résultats", résume Lionel Granouillac. L'objectif n°1 de la famille, qui se "serre les coudes", c'est "qu'on ne l'oublie pas (l'otage), qu'elle reste en surface pour tout le monde", grâce au comité de soutien (www.liberons-sophie.fr). 

"Le gouvernement a abandonné ma mère". "Aucune tentative de rapprochement ou de dialogue avec les ravisseurs n'a été réalisée", a déploré le fils de Sophie Pétronin lundi sur la radio France Bleu Drôme-Ardèche. "Ils ont pris la décision de ne pas intervenir, c'est clair, le gouvernement a abandonné ma mère". "J'ai dépassé le stade de la colère, je suis dans l'action", explique-t-il. "Je compte y retourner bientôt, je ne peux pas enlever à ma mère le seul espoir de s'en sortir, même s'il est très faible". Selon Lionel Granouillac, son cousin Sébastien doit repartir jeudi au Sahel.