Nigeria : les 82 lycéennes de Chibok libérées sont arrivées à Abuja

Des négociations avaient déjà abouti à la libération de 21 filles, accueillies par le président en octobre 2016.
Des négociations avaient déjà abouti à la libération de 21 filles, accueillies par le président en octobre 2016. © AFP
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avec AFP , modifié à
Ces adolescentes font partie du groupe de 276 jeunes filles enlevées dans leur lycée par le groupe djihadiste en 2014. Elles ont passé plus de trois ans en captivité. 

Les 82 lycéennes nigérianes de Chibok libérées samedi après plus de trois ans de captivité aux mains du groupe djihadiste Boko Haram, sont arrivées dimanche à Abuja, où elles doivent être reçues par le président nigérian Muhammadu Buhari.

Un kidnapping de masse. Ces adolescentes font partie du groupe de 276 jeunes filles enlevées dans leur lycée par le groupe djihadiste en 2014, rapt dont le Nigeria a commémoré avec tristesse mi-avril le troisième anniversaire. Relayé par les médias du monde entier, ce kidnapping de masse avait provoqué une vague d'indignation à laquelle de nombreuses célébrités mondiales avaient participé via le hashtag #bringbackourgirls (Ramenez-nous nos filles).

Une victoire politique pour le président nigérian. La libération de ces lycéennes est une grande victoire politique pour Muhammadu Buhari, qui en avait fait, avec la lutte contre Boko Haram, l'une des priorités de son mandat. Malade et affaibli, le chef de l'Etat n'a assisté à aucun conseil des ministres depuis un mois, faisant douter le Nigeria de ses capacités à diriger le pays. 

Échangées contre des membres de Boko Haram. Les 82 lycéennes libérées samedi ont été échangées contre des membres de Boko Haram détenus, a expliqué la présidence. Aucune information n'a été donnée sur les combattants échangés contre leur libération, mais selon des connaisseurs du mouvement, il s'agit de commandants de la faction dirigée par Abubakar Shekau qui affirme détenir les lycéennes.

Soutien psychologique. Les jeunes filles sont devenues une arme de négociation dans le conflit entre le gouvernement nigérian et Boko Haram, notamment à cause de la politisation et de la médiatisation internationale qui ont entouré leur kidnapping. Amnesty International a demandé dimanche aux autorités nigérianes d'apporter aux lycéennes libérées un soutien psychologique adéquat et de ne pas prolonger la traditionnelle enquête militaire devant évaluer leur allégeance au groupe djihadiste - une pratique courante lors de la libération de milliers de villageois qui vivaient sous le joug du groupe.

Une centaine de lycéenne encore captives. Après cette libération, il reste une centaine de lycéennes de Chibok aux mains de Boko Haram. Parmi les 276 adolescentes - alors âgées de 12 à 17 ans -, 57 avaient réussi à s'échapper juste après le rapt et trois ont été ensuite retrouvées près de la forêt de Sambisa, bastion de Boko Haram.