Mohamed Bazoum 1:46
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Thibaud Hue, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Issouf SANOGO / AFP , modifié à
Plus de deux semaines après le coup d'État au Niger, le président déchu Mohamed Bazoum est toujours retenu prisonnier par les putschistes dans sa résidence. D'après l'Union européenne, il serait enfermé avec sa femme et son fils et privé de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours.

Les inquiétudes grandissent à propos des conditions de détention de Mohamed Bazoum. Le président du Niger, déchu par un coup d'État survenu fin juillet, serait enfermé dans sa résidence avec sa femme et son fils, privé de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. "Des conditions très difficiles", confirme également l'un des proches de Mohamed Bazoum.

Les putschistes auraient même menacé de s'en prendre à lui en cas d'intervention militaire. Un scénario cependant très peu probable selon Jérôme Pigné, spécialiste du Sahel. "Il faut bien remettre en contexte que le général Tiani, aux commandes de la garde présidentielle, se retourne contre ses propres chefs", rappelle-t-il au micro d'Europe 1.

Tuer Bazoum, un "suicide" pour Tiani

En réalité, le général Abdourahamane Tiani "ne jouit pas d'un soutien conséquent des différents corps habillés de l'armée", souligne Jérôme Pigné. "Et donc, s'il décidait de sortir du camp là où il est retranché, il risquerait probablement sa vie."

Le spécialiste du Sahel se veut également rassurant sur les chances de survie du président déchu. "Quand Tiani dit qu'il va tuer le président Bazoum s'il y a une intervention, c'est bien tout l'inverse qui va se passer parce que s'il le tue, c'est lui-même qu'il tue, c'est un suicide."

De son côté, la Cédéao ne cède pas à la pression et continue d'organiser une vaste opération armée. S'il n'y a pas de calendrier d'intervention ni de précisions sur l'état des forces en attente, il subsiste une ferme volonté de rétablir l'ordre au plus vite. Vendredi en fin d'après-midi, des milliers de partisans du régime militaire se sont rassemblés près de la base française à Niamey au lendemain d'un sommet de la Cédéao ayant donné le feu vert à une possible intervention militaire.