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Caroline Baudry, édité par Laura Laplaud / Crédit photo : KOLA SULAIMON / AFP , modifié à
Les dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont ordonné jeudi le déploiement de sa "force en attente" pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, sans préciser dans l'immédiat la forme et le rôle de ce déploiement. L'opération devrait démarrer "dans les plus brefs délais", a déclaré plus tard le président Ivoirien. 

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a ordonné jeudi le déploiement d'une "force en attente" pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, et qui devrait intervenir "dans les plus brefs délais", selon le président ivoirien Alassane Ouattara.

La Cédéao, qui espère toutefois toujours parvenir à une résolution pacifique de la crise, n'a précisé aucun calendrier, ni le nombre ou l'origine des militaires composant cette "force en attente". Cette "force en attente" compte aujourd'hui 1.500 hommes. Mais une intervention militaire des pays opposerait deux blocs : la Cédéao d'un côté et une alliance de pays dirigés par des putschistes de l'autre.

L'armée du Nigeria, la quatrième plus puissante du continent africain

Avec 250.000 hommes, les armées des pays membres de la Cédéao domineraient le bloc adverse, même amputé des quelques pays défavorables à l'intervention, comme le Bénin ou le Ghana. L'alliance militaire reste en supériorité grâce au Nigeria, explique Gabriel Poda, analyste au cabinet de conseil Sahel Politica. "L'armée du Nigeria compte environ 215.000 hommes et un matériel militaire imposant. L'armée nigériane est classée comme étant la quatrième armée la plus puissante du continent africain. Elle a, à elle seule, les capacités de pouvoir défaire les prétentions des putschistes", avance-t-il avant d'ajouter qu'une intervention militaire de la Cédéao entraînerait très probablement de fortes défections au sein des forces armées du Niger.

Paris réitère son soutien à la Cédéao

De son côté l'armée du Niger compte 40.000 soldats. Autre point noir côté putschistes, l'armée de l'air est très vétuste et ne comporte que deux avions de combat, contre une trentaine pour le Nigeria. Les forces armées sont déjà en lutte contre les djihadistes. Idem pour ses alliés, le Mali et le Burkina Faso. Ce qui les rend d'autant plus fragiles en cas d'intervention de la Cédéao. Dans la foulée de cette annonce, Paris a réitéré son soutien à la Cédéao, tout comme Washington, même si le chef de sa diplomatie plaide ce vendredi matin pour une résolution pacifique de la crise au Niger.