"N'extradez pas Assange" : les soutiens du fondateur de Wikileaks manifestent à Londres

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La créatrice de mode Vivienne Westwood lors de la manifestation contre l'extradition de Julian Assange. © TOLGA AKMEN / AFP
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Joanna Chabas (depuis Londres), édité par Ugo Pascolo , modifié à
Deux jours avant que la justice britannique examine la demande d'extradition de Julian Assange émise par les Etats-Unis, quelque 300 soutiens du fondateur de Wikileaks ont défilé dans les rues de Londres, samedi.
REPORTAGE

Ils étaient plusieurs centaines pour défendre Julian Assange. Samedi après-midi, deux jours avant que la justice britannique examine la demande d'extradition des Etats-Unis du fondateur de Wikileaks, près de 300 personnes ce sont rassemblées au cœur de Londres pour crier leur soutien au lanceur d'alerte. 

"Le journalisme n'est pas un crime"

Brandissant banderoles et pancartes "n'extradez pas Assange", ou "le journalisme n'est pas un crime", la foule s'est rassemblée aux abords de l'ambassade d'Australie, le pays de Julian Assange, avant de défiler dans les rues de la capitale britannique. Parmi les manifestants, mobilisés pour empêcher une extradition synonyme d'un procès pour espionnage, on trouve Henrietta. "Il a fait ça pour la liberté d'expression, pour nous tous !", clame-t-elle au micro d'Europe 1. "Il est accusé d'avoir révélé des crimes de guerre, mais en fait il nous a raconté des choses que tout le monde devrait savoir".

"L'ange de la démocratie"

Dans la foule, des personnalités battent également le pavé, comme le père de Julian Assange, l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, mais aussi des stars comme la créatrice de mode Vivienne Westwood, couronne sur la tête. "Il y est écrit 'Ange', car Julian Assange est l'ange de la démocratie", lance-t-elle. "Cette affaire est la plus importante de l'Histoire de la planète ça va faire jurisprudence". Si elle compte bien ne pas laisser son "ange" se faire extrader, Taric lui craint que la manifestation ne serve pas. 

"Il y a des centaines de personnes, c'est bien. Mais il fallait que l'on soit cinq fois plus. Il faut montrer que l'on ne fait pas confiance à ce système judiciaire, ils vont juste obéir aux ordres."

Si la justice britannique autorise l'extradition du lanceur d'alerte, qui avait divulgué en 2010 250.000 câbles diplomatiques et environ 500.000 documents confidentiels sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan selon les autorités américaines, Julian Assange risquera alors jusqu'à 175 ans de prison. Âgé de 48 ans, il est détenu dans dans le complexe pénitencier de haute-sécurité de Belmarsh, au sud de Londres, depuis son arrestation en avril 2019 à l'ambassade d'Equateur où il avait trouvé refuge sept ans plus tôt.