Netanyahou : "Je n'ai pas demandé à Macron de quitter l'accord sur le nucléaire iranien de 2015"

Les positions d'Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou divergent sur l'accord iranien de 2015.
Les positions d'Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou divergent sur l'accord iranien de 2015. © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Lors d'une conférence de presse commune à Paris, Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou ont abordé la question iranienne et celle du conflit israélo-palestinien. 

Deux chefs d'État fidèles à leurs positions. Mardi, Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou ont tenu une conférence de presse commune à Paris, lors de la visite du Premier ministre israélien dans la capitale française, au milieu d'une tournée européenne pour convaincre l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni de mettre la pression sur l'Iran au sujet du nucléaire.

La France veut que "l'Iran reste dans le cadre" de l'accord. Emmanuel Macron a réaffirmé la volonté française de "compléter" l'accord de 2015 limitant les activités balistiques iraniennes. "Si on pense que ce n’est pas suffisant, le mieux c’est de le garder. Un tiens vaut mieux que tu deux tu l’auras. (…) Je suis favorable à ce que l’Iran reste dans le cadre de" l'accord, a-t-il martelé.

Emmanuel Macron s'est de nouveau dit favorable à "un cadre de stabilité régionale" : "J'invite tout le monde à stabiliser la situation et à ne pas céder à cette escalade parce qu'elle ne mènerait qu'à une chose, le conflit", a déclaré le président français, au lendemain de l'annonce par l'Iran d'une augmentation de sa capacité d'enrichissement d'uranium. Mais cette stabilité régionale passe aussi selon lui par un dialogue entre Israël et son voisin palestinien, après le regain de tensions de ces derniers mois, source de "vives préoccupations face aux perspectives de paix" pour le locataire de l'Élysée.

"Mesures de coercition maximale". Benyamin Netanyahou a quant à lui demandé à son homologue français des "mesures de coercition maximale" envers la puissance chiite iranienne. Avec cette précision : "Je n'ai pas demandé au président Macron de quitter l'accord. Mon intérêt n'est pas tel ou tel accord, (…) mais d'arrêter l'agression de l'Iran dans la région. Ils risquent de déstabiliser le monde. (…) La plus grande menace au monde, ce sont les armements nucléaires aux mains d'un régime islamiste comme l'Iran."

 

Pour le chercheur associé à l'Institut prospective et sécurité en Europe, David Khalfa, invité d'Europe Nuit mardi, Benyamin Netanyahou cherche, avec cette visite à Paris, à "fissurer le front commun européen, qui est pour un maintien du cadre de l'accord de 2015" sur le nucléaire iranien. Du côté de Paris, la crainte est réelle quant aux conséquences pour les entreprises françaises : "qu'on le veuille ou non, il faudra bien prendre en compte la réalité de la sortie de facto de l'accord, vidé de sa substance" depuis le retrait américain, constate David Khalfa. Mais le chercheur estime malgré tout "qu'on est loin du compromis (entre Paris et Israël) car les positions des uns et des autres se raidissent".