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William Molinié // Crédits photo : Iranian Presidency / AFP
La mort dans le crash de son hélicoptère du président iranien Ebrahim Raïssi, ce dimanche 19 mai, crée une période d'instabilité au sein de la République islamique, mais ne devrait pas bouleverser sa politique étrangère ni son rôle dans la région.

L'Iran a décrété lundi cinq jours de deuil pour rendre hommage à son président, Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d'hélicoptère trois ans après l'arrivée au pouvoir de cet ultraconservateur qui était considéré comme l'un des favoris pour succéder au Guide suprême, Ali Khamenei.

Période d'incertitude

Le décès de Ebrahim Raïssi à 63 ans ouvre une période d'incertitude politique en Iran, au moment où le Moyen-Orient est secoué par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, un allié de la République islamique. Sa mort brutale va entraîner une élection présidentielle au suffrage universel qui devra être organisée "dans les 50 jours", soit d'ici au 1ᵉʳ juillet. Pour l’instant, le Guide suprême, Ali Khamenei, a désigné Mohammad Mokhbér comme président par intérim. 

Plusieurs candidats sont pressentis pour sa succession. Certains se préparaient déjà à la présidentielle de 2025. Parmi eux, l'actuel dirigeant du Parlement, Mohammad Ghalibaf, ou l'ancien président Hassan Rohani. Il y a peu de chance que sa disparition conduise à l'écroulement du régime, mais c'est à minima une période d'incertitude qui s'ouvre à la fois en interne, où les gardiens de la révolution font face à une contestation grandissante du peuple iranien, mais aussi au-delà. L'Iran est un acteur majeur au Moyen-Orient, qui est actuellement secoué par la guerre entre Israël et le Hamas. 

Le mois dernier, Téhéran avait lancé 350 drones et missiles sur Tel-Aviv, quasiment tous interceptés. Il est certain que la mort de Ebrahim Raïssi et les circonstances du crash d'hélicoptère vont faire l'objet de tentatives d'instrumentalisation aussi bien de la part du régime pour se renforcer que de ses opposants.