Migrants : pas de "solution" à attendre au sommet de l'UE, estime Berlin

La chancelière et son ministre de l'Intérieur s'opposent sur la question des migrants.
La chancelière et son ministre de l'Intérieur s'opposent sur la question des migrants. © KAY NIETFELD / DPA / AFP
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avec AFP , modifié à
La porte-parole du gouvernement allemand a insisté sur la nécessité de trouver "des accords bilatéraux et multilatéraux" lors d'un mini-sommet séparé consacré dimanche à cette question.

Il n'y aura pas de "solution" européenne sur les migrants lors du sommet de l'UE des 28 et 29 juin, a prévenu vendredi une porte-parole du gouvernement allemand, alors que les tensions entre pays restent vives.

Trouver "des accords bilatéraux et multilatéraux". "Il n'y a aura pas de solution d'ensemble au problème migratoire lors du sommet de l'UE à la fin de la semaine prochaine", a jugé Ulrike Demmer lors d'un point de presse, insistant sur la nécessité de trouver plutôt "des accords bilatéraux et multilatéraux" lors d'un mini-sommet séparé consacré à cette question dimanche et dont l'avenir politique de la chancelière Angela Merkel dépend largement.

Ce mini-sommet à Bruxelles doit constituer "un premier échange avec les Etats membres intéressés et concernés, pas plus, pas moins", a-t-elle affirmé, tempérant ainsi les attentes alors que l'aile droite de la coalition gouvernementale de la chancelière.

La coalition gouvernementale menacée. Cette dernière exige des solutions pour fin juin au plus tard visant à renvoyer les migrants arrivant en Allemagne dans les pays où ils ont été enregistrés en premier, le plus souvent l'Italie ou la Grèce. Ce que Rome refuse. Dans le cas contraire, le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, dirigeant du parti bavarois CSU et qui croise le fer avec Angela Merkel sur les questions de réfugiés depuis trois ans, a menacé de refouler aux frontières tous les migrants déjà enregistrés dans un pays de l'UE début juillet.

Angela Merkel pourrait alors le limoger s'il agit de son propre chef, sans son aval. Ce qui précipiterait l'éclatement de sa coalition gouvernementale.

Un mini-sommet boycotté par le groupe de Visegrad. La crise a éclaté aussi au niveau européen avec une révolte des pays en première ligne de l'accueil des migrants, en particulier l'Italie qui exige une meilleure répartition de la charge logistique et financière. Outre l'Allemagne et la France, l'Italie, la Grèce, Malte, l'Espagne, l'Autriche, la Bulgarie, la Belgique et les Pays-Bas sont attendus au mini-sommet de dimanche, une liste ouverte selon la Commission aux autres pays désireux de s'y joindre. Mais les pays du groupe de Visegrad, dans l'Est du continent, et favorables à une ligne dure sur l'immigration ont exclu de participer à ce rendez-vous.