Migrants : la séparation de familles n'est "pas dans le meilleur intérêt de l'enfant", dit l'OCDE

Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE.
Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE. © MOLLY RILEY / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Organisation de coopération et de développement économiques a condamné à mots couverts, mercredi, la séparation de familles de migrants sans-papiers aux États-Unis.

Les images de ces enfants sans-papiers séparés de leur famille reconduite à la frontière par les États-Unis ont fait le tour des réseaux sociaux. Et ont suscité mercredi une réaction de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). ""La législation dans les pays de l'OCDE sur les mineurs suit les principes de l'intérêt supérieur de l'enfant. Dans ce cas, comme l'a noté l'Unicef, la séparation n'est certainement pas dans le meilleur intérêt de l'enfant", a affirmé Angel Gurria, secrétaire général de l'institution, lors d'une conférence de presse. Une condamnation à mots couverts de la politique migratoire américaine.

"Humanité basique". "La sécurité de l'Etat et l'humanité basique ne sont pas incompatibles", a ajouté Angel Gurria, avant d'égrener une série de déclarations critiques émises ces derniers jours par des sénateurs américains ou le gouvernement mexicain. Interrogé sur la situation en Italie, le secrétaire général de l'OCDE a affirmé que ce pays "a reçu des centaines de milliers de réfugiés sans avoir reçu de leurs collègues, de leurs voisins de l'Union européenne, les appuis nécessaires correspondant à l'effort que l'Italie était en train de faire au nom de tous". "Ce qui se passe en Italie montre que l'Italie est un peu toute seule", a ajouté Stefano Scarpetta, directeur à l'OCDE pour les questions d'emploi et d'affaires sociales.

"Aider les pays en première ligne". Interrogé sur l'éventuel projet européen de mettre en place des camps de tri pour migrants hors des frontières de l'UE, Stefano Scarpetta a assuré qu'"il n'y a pas de solution miracle qui va résoudre la question". "On préconise un ensemble de mesures, le contrôle des frontières" mais aussi "un partage des responsabilités, il faut surtout aider les pays en première ligne", a-t-il ajouté lors de cette conférence de presse de présentation du rapport annuel de l'OCDE sur les migrations internationales.

Des craintes "aux antipodes des faits". "Nous sommes à un point critique, on voit des progrès indéniables dans la coopération internationale" pour accueillir les réfugiés mais "beaucoup de gens se sentent submergés par des messages contradictoires et ont l'impression de ne pas comprendre ce qui se passe", a affirmé Angel Gurria. En ce qui concerne l'impact sur le marché du travail, "les craintes sont aux antipodes des faits", a-t-il martelé, en soulignant que l'impact de l'arrivée des réfugiés serait "réduit" et "concentré". "Mais comme il faut du temps pour trouver du travail", ce flux "se traduira d'abord par une hausse du chômage", a-t-il affirmé, soulignant le rôle "crucial" de l'intégration.