Michel Barnier, négociateur européen, juge un accord post Brexit "peu probable" à ce stade

Michel Barnier juge "peu probable" un accord post-Brexit à ce stade (photo d'archives).
Michel Barnier juge "peu probable" un accord post-Brexit à ce stade (photo d'archives). © FREDERICK FLORIN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le négociateur européen Michel Barnier a jugé jeudi "peu probable" à ce stade que les 27 et le Royaume-Uni parviennent à un accord commercial dans le cadre des négociations sur leur relation post-Brexit. "Malheureusement, il est clair" que cet accord ne sera pas conclu "en juillet", a confirmé le négociateur britannique. 

Londres et Bruxelles se sont quittés jeudi sur un nouveau constat d'échec à l'issue d'une session de négociations sur leur relation post-Brexit, faute d'avancées sur les principales pommes de discorde, tout en gardant l'espoir d'un accord. Depuis que le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne le 31 janvier, après 47 ans d'un mariage houleux, les deux parties ont engagé d'intenses discussions pour définir le cadre de leur nouvelle relation et nouer un accord de libre-échange à l'issue de la période de transition, qui se termine le 31 décembre.

La concurrence et la pêche au cœur des discussions 

Après trois jours de discussions à Londres, le négociateur européen Michel Barnier a jugé jeudi "peu probable" en l'état de trouver un accord, lors d'une conférence de presse. Les discussions doivent se poursuivre la semaine prochaine, avant une prochaine session de négociations à partir du 17 août. "Peu de progrès" ont été effectués sur les conditions de concurrence équitable et la pêche. Avant d'autoriser à Londres un accès au marché européen sans droits de douane ni quotas, les 27 veulent absolument éviter l'émergence d'un concurrent déloyal à leurs portes.

De son côté, le Royaume-Uni veut reprendre le contrôle de ses eaux poissonneuses et en limiter l'accès aux pêcheurs de l'Union. "Par son refus actuel de s'engager sur les conditions d'une concurrence équitable et d'un accord équilibré sur la pêche, le Royaume-Uni rend un accord commercial à ce stade peu probable", a déclaré Michel Barnier. "Le Royaume-Uni cherche une exclusion quasi-totale" des bateaux de pêche européens des eaux britanniques, a-t-il relevé, "c'est tout simplement inacceptable".

Jusqu'au 31 décembre pour négocier un accord

Faute d'accord avant le 31 décembre, Britanniques et Européens se quitteraient en appliquant dans leurs échanges commerciaux les règles de l'Organisation mondiale du commerce et leurs droits de douane élevés dès le 1er janvier.

La semaine dernière, Londres avait dévoilé le détail de ses premières propositions concernant la gestion de ses frontières après le Brexit, insistant sur le fait qu'elles seraient mises en application indépendamment de la conclusion d'un accord avec Bruxelles. Le projet prévoit une application graduelle de la loi aux frontières au cours des six premiers mois de 2021.