"Non à la dictature", ou encore "Ali Bongo doit partir" : les banderoles et slogans visaient tous le président sortant du Gabon. 1:36
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Jean-Jacques Héry avec T.M. , modifié à
Plus d'un millier de personnes manifestaient samedi à Paris, dans le quartier du Trocadéro, pour réclamer le départ d'Ali Bongo.
REPORTAGE

Au Gabon, le bras de fer continue entre Ali Bongo, proclamé vainqueur de la présidentielle, et Jean Ping, qui affirme avoir gagné. Le président sortant refuse toute idée de nouveau comptage des voix, malgré la pression de la communauté internationale et malgré l'appel lancé samedi par l'archevêque de Libreville, qui demande à la classe politique de trouver au plus vite une issue à la crise. Alors que les violences dans la capitale ont déjà fait cinq morts et une première victime parmi les forces de l'ordre, plus d'un millier de personnes ont manifesté à Paris, samedi après-midi, dans le quartier du Trocadéro, pour demander le départ d'Ali Bongo.

"Ça doit finir maintenant, le peuple en a marre". "Il s'agissait d'ailleurs plus d'une manifestation contre le clan Bongo, au pouvoir depuis cinquante ans, qu'un rassemblement en faveur de Jean Ping, son principal opposant. Banderoles, panneaux : tous ciblaient Ali Bongo, traité notamment d'"assassin". "Ali doit partir, c'est l'alternance que l'on veut, peu importe qui devient président", lâche Lionel, qui brandit un portrait en noir et blanc. "C'est mon père, ancien opposant assassiné par Bongo. C'était en 1980", explique-t-il. "Le combat continue. Nos pères sont morts pour ce pays, nous, on prend la relève. J'ai 30 ans aujourd'hui, je n'ai connu que Bongo. Ça doit finir maintenant, le peuple en a marre".

Entendu sur europe1 :
Nos pères sont morts pour ce pays, nous, on prend la relève.

La France "doit agir". Les partisans de Ping sont là, évidemment, comme Armand Ango, membre de son comité de soutien. Devant l'ambassade du Gabon, il appelle la France à intervenir. "La France a déjà des forces positionnées au Gabon. Ces forces-là peuvent servir de base, comme Casques Bleus, pour rétablir l'ordre au Gabon, parce qu'en ce moment, ça tire. Il y a beaucoup de morts, ils doivent agir. Nous avons vu que dans les autres pays, notamment en République centrafricaine, c'est comme ça que ça a commencé et on ne sait comment ça peut se terminer".

Dans cette foule régnait également un sentiment de crainte pour les proches restés au pays. On parle de pénurie d'eau, de manque de nourriture. C'est donc aussi pour leurs proches que beaucoup reviendront dès dimanche pour manifester.