Colonel Assimi Goita - Mali - 19 août 2020 1:32
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Matthieu Bock, édité par Céline Brégand
Un officier malien, le colonel Assimi Goita, s'est présenté mercredi comme le chef de la junte militaire qui a renversé la veille le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Lors de sa présentation à la télévision, cet officier au parcours brillant a estimé que le Mali n'avait "plus le droit à l'erreur". 

Au Mali, après le coup d'État militaire qui a poussé le président Keïta à la démission, le nouvel homme fort de Bamako - en tout cas tel qu'il se présente - s'appelle Assimi Goita. Ce colonel de l'armée malienne, totalement inconnu jusqu'alors, est apparu à la télévision dans la nuit de mercredi pour se présenter à la population, après avoir rencontré des hauts fonctionnaires au siège du ministère de la Défense. Mais qui est le nouveau visage de la junte militaire malienne ?

C'est un peu une surprise, car il était apparu le soir du coup d'État à la télévision parmi les cinq officiers. Mais ce n'est pas lui qui avait pris la parole. Ce colonel, âgé d'une quarantaine d'années, commandait jusqu'ici les Forces spéciales de l'armée malienne. D'habitude, ses hommes se battent contre les djihadistes au centre du pays. Mais, mardi, ce sont eux qui ont arrêté le président Ibrahim Boubacar Keïta à son domicile.

Le Mali n'a "plus le droit à l'erreur"

Plusieurs journaux africains croient même savoir que le colonel Goita a reçu une partie de sa formation militaire auprès de la CIA aux États-Unis. Il est également diplômé de l'École inter-armes de Koulikoro. Un parcours brillant donc, mais très discret. Lorsqu'il a affirmé mercredi être le chef de la junte militaire, il a dû se présenter littéralement au peuple malien. "Je me présente, je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple", a-t-il lâché d'une voix presque inaudible dans un brouhaha général d'officiers putschistes.

Il a déclaré ensuite, comme pour justifier le coup d'État, que son pays se trouvait "dans une situation de crise socio-politique et sécuritaire" et n'avait "plus le droit à l'erreur". À l'exception d'une partie de l'opposition malienne, l'ensemble de la communauté internationale continue de réclamer la remise en liberté de l'ancien président malien, qui serait toujours retenu contre son gré par les militaires qui ont pris le pouvoir.