L'Ukraine envoie des renforts dans «l'enfer d'Avdiïvka», frappe meurtrière en Russie

© HANDOUT / UKRAINIAN EMERGENCY SERVICE / AFP
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avec AFP
A quelques jours du 2e anniversaire de l'invasion russe, l'Ukraine est face à plusieurs défis : les forces russes sont à l'offensive, l'aide militaire américaine est toujours plus incertaine et l'armée ukrainienne manque d'hommes, d'armes, de munitions. La situation se dégrade de jour en jour plus particulièrement à Avdiïvka, cité du Donbass ravagée par les combats.

Des troupes ukrainiennes ont été "urgemment redéployées" pour renforcer la garnison d'Avdiïvka, épicentre de combats et bombardements qui ont fait un "enfer" de cette ville de l'Est de l'Ukraine sous les assauts russes. En Russie, un bombardement imputé à Kiev sur un centre commercial de Belgorod a fait au moins six morts et 17 blessés, un tir de réplique apparent après de nouvelles attaques de missiles russes tirés sur l'Ukraine au cours de la nuit.

A quelques jours du 2e anniversaire de l'invasion russe, l'Ukraine est face à de multiples défis : les forces russes sont à l'offensive, l'aide militaire américaine est toujours plus incertaine et l'armée ukrainienne manque d'hommes, d'armes, de munitions. La situation se dégrade de jour en jour plus particulièrement à Avdiïvka, cité du Donbass ravagée par les combats, où la position des défenseurs ukrainiens est de plus en plus précaire face aux forces russes qui ont lancé en octobre une offensive pour achever d'encercler la ville.

"La troisième brigade d'assaut confirme (y) avoir été urgemment redéployée" en renfort, a indiqué jeudi cette unité sur Telegram dans un message titré "l'enfer d'Avdiïvka". Cette brigade a affirmé et mener des contre-attaques sur des quartiers conquis par les Russes, estimant les forces adverses dans sa zone à "environ sept brigades", soit plusieurs milliers de personnes, avec des renforts qui continuent à arriver. "Nous sommes obligés de nous battre sur 360 degrés contre de nouvelles brigades", a déclaré le commandant de l'unité Andriï Biletsky.

Selon la chaîne Telegram DeepState, proche de l'armée ukrainienne et suivie par plus de 600.000 personnes, les forces russes ont progressé mercredi au nord et au sud d'Avdiïvka dans leur tentative de couper la ville en deux, la situation "continuant de se détériorer en raison de tirs incessants".

Belgorod à une nouvelle visée

Les combats compliquent l'approvisionnement et l'évacuation des troupes sur place, bien qu'une "artère logistique de réserve préparée à l'avance" soit utilisée, a expliqué à la télévision Dmytro Lykhovy, un porte-parole militaire dans la zone. Selon lui, l'armée russe a également massé un nombre encore plus important de troupes qu'à Avdiïvka dans le secteur d'Orikhiv, dans le Sud de l'Ukraine. La Russie a mené également au cours de la nuit une nouvelle attaque à l'aide de 26 missiles, dont 13 ont été abattus. Elle a fait au moins un mort et neuf blessés --trois à Lviv, dans l'Ouest, et six à Zaporijjia, dans le Sud du pays--, selon les autorités.

En outre, au cours des dernières 24 heures, huit personnes ont été tuées et 13 blessées dans la région de Donetsk (Est), selon la police. Côté russe, une frappe meurtrière imputée aux forces ukrainiennes à Belgorod visé, chef-lieu de la région éponyme frontale de l'Ukraine. Six personnes ont été tuées, dont un enfant, et 17 personnes ont été blessées, dont 4 enfants, a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Santé dans un bilan publié en milieu d'après-midi.

Des habitations et un petit centre commercial ont notamment été endommagés dans cette ville qui avait déjà été frappée fin décembre par l'attaque ukrainienne la plus meurtrière sur le sol russe avec 25 morts et plus de 100 blessés. Un dépôt de pétrole s'est également enflammé dans la nuit dans la région frontale de Koursk à la suite d'une attaque de drone ukrainien, selon les autorités russes.

Zelensky en quête d'aide 

Pour ce qui est du coût économique de deux ans de guerre, l'Ukraine aura besoin de 486 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction, selon une nouvelle estimation conjointe du gouvernement ukrainien et de la Banque mondiale (BM) publiée jeudi. Les forces ukrainiennes sont sur la défensive sur l'essentiel du front depuis l'échec de leur contre-offensive de l'été dernier. Elles disent manquer d'hommes, d'armes et de munitions faute d'un soutien occidental suffisant.

Pour obtenir plus d'aide, le président ukrainien Volodymyr Zelensky se réunira en Allemagne et en France vendredi pour y rencontrer respectivement le chancelier Olaf Scholz et le président Emmanuel Macron. A Paris, M. Zelensky signera un accord de sécurité entre la France et l'Ukraine. En Allemagne, il prononcera un discours à la Conférence de Munich et s'entretiendra avec la vice-présidente américaine Kamala Harris. 

Les Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds à l'Ukraine, ne réussissent pas à adopter une nouvelle enveloppe d'aide à l'Ukraine, les républicains menés par Donald Trump, l'ex-président et candidat à la présidentielle, s' y opposant. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a souligné jeudi que ce blocage a un "impact" sur le champ de bataille.