L'UE ajoute des oligarques russes et le porte-parole du Kremlin à la liste noire des sanctions

Kremlin
La liste de l'UE a été allongée (Image d'illustration) © Mladen ANTONOV / AFP
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Europe 1, avec AFP
L'Union européenne a complété lundi sa liste noire des personnalités sanctionnées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de séjour en raison de leur soutien à la guerre de Moscou contre l'Ukraine. En tout, 26 proches de Vladimir Poutine y figurent, parmi lesquels des hommes d'affaires, hauts gradés de l'armée et des journalistes.

L'Union européenne a ajouté lundi le porte-parole du président russe Vladimir Poutine et plusieurs oligarques à sa liste noire des personnalités sanctionnées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de séjour à cause de leur soutien à la guerre de Moscou contre l'Ukraine.

Outre son porte-parole Dmitri Peskov, figurent dans cette liste de 26 noms de proches de Vladimir Poutine : des hommes d'affaires, hauts gradés de l'armée ainsi qu'une demi douzaine de journalistes. La liste a été approuvée par les Etats membres et publiée lundi au Journal officiel de l'UE. Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov y avaient déjà été inscrits vendredi.

Tous les secteurs sont concernés

L'UE a notamment sanctionné lundi Igor Setchine, le patron du groupe Rosneft, un des plus grands producteurs de pétrole brut au monde, et Nikolaï Tokarev, PDG de Transneft, autre poids lourd du secteur du pétrole et du gaz. Sont également visés Alisher Usmanov, un homme d'affaires proche du président russe, les banquiers Petr Olegovich Aven et Mikhail Fridman, actionnaire et fondateur du conglomérat Alpha Group, ainsi que Peter Fradkov, le président de la Promsvyazbank.

Les hommes d'affaires Gennady Timchenko, milliardaire co-fondateur de Gunvor, une société de négoce de matières premières, Alexei Mordachov, magnat de l'acier, propriétaire du groupe sidérurgique Severstal, et le violoncelliste Sergueï Pavlovitch Roldouguine sont au nombre des proches du président Poutine sanctionnés par l'UE. Plusieurs journalistes et présentateurs de télévision pro-Kremlin sont visés, notamment l'écrivain Yevgeniy Prilepin et Olga Skabeyeva, animatrice avec son mari Yevgeniy Popov de "60 Minutes", l'émission-débat politique la plus populaire en Russie.

Un ajout de 26 personnalités à la liste

Les sanctions contre les oligarques proches de Vladimir Poutine étaient réclamées par Alexeï Navalny, le principal opposant russe incarcéré depuis début 2021 après avoir failli mourir empoisonné en août 2020. Une première liste publiée quelques heures avant le lancement de l'invasion de l'Ukraine avait sanctionné 23 personnalités, dont le ministre de la Défense et les chefs militaires russes, le chef de l'administration du Kremlin, la patronne de la télévision Russia Today et la porte-parole du ministères des Affaires étrangères pour leur implication dans la reconnaissance des régions séparatistes d'Ukraine.

Trois banques, une société et 351 membres de la Douma qui avaient voté pour la reconnaissance par la Russie de l'indépendance des territoires séparatiste de l'Est de l'Ukraine avaient également été inscrits sur cette liste. La liste complétée publiée lundi ajoute 26 personnalités et une entité, la compagnie d'assurance de l'industrie du gaz Sogaz. Elle est sanctionnée pour avoir assuré la construction d'infrastructures "consolidant" l'annexion illégale par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée. A Washington, les autorités ont aussi promis de nouvelles sanctions contre des oligarques russes.

Des listes "symétriques et complémentaires" avec l'UE et le Royaume-Uni

La liste noire américaine ne sera pas identique à celles de l'UE et du Royaume-Uni, mais elles seront "in fine symétriques et complémentaires", a promis lundi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse. "Nous allons identifier, traquer et geler les avoirs des sociétés et oligarques russes. Nous allons traquer leurs yachts. Nous allons traquer leurs villas et tous les biens mal acquis que nous pourrons trouver et saisir en respectant la loi", a-t-il martelé.

Il a prévenu que les Etats-Unis entendaient aussi limiter "leur capacité à envoyer leurs enfants dans des internats à travers le monde".