Liban : un haut chef militaire du Hezbollah tué dans une frappe israélienne

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avec AFP / Crédits photo : ANWAR AMRO / AFP
Un responsable de sécurité libanais indique qu'un haut responsable militaire du Hezbollah pro-iranien a été tué dans une frappe israélienne lundi dans le sud du Liban. Dans l'après-midi, le Hezbollah a annoncé la mort du "commandant Wissam Hassan Tawil", tué au combat.

Un haut responsable militaire du Hezbollah pro-iranien a été tué dans une frappe israélienne lundi dans le sud du Liban, sur fond de craintes d'un embrasement régional, a indiqué un responsable de sécurité libanais à l'AFP. L'homme "jouait un rôle de premier plan dans la direction des opérations militaires dans le sud", d'où le Hezbollah libanais mène depuis trois mois des attaques quasi-quotidiennes contre Israël, a précisé ce responsable qui a requis l'anonymat. Il a été tué par "dans une frappe israélienne qui a visé sa voiture dans le village de Kherbet Selm", à une dizaine de kilomètres de la frontière avec Israël, a-t-il ajouté.

Dans l'après-midi, le Hezbollah a annoncé la mort du "commandant Wissam Hassan Tawil", tué au combat. Il s'agit du plus haut responsable militaire du Hezbollah tué depuis que cette puissante formation a ouvert le front avec Israël pour soutenir le Hamas palestinien, son allié.

La frappe avait visé un bureau du mouvement dans la banlieue de Beyrouth

La formation a diffusé en ligne, plusieurs photos de Wissam Tawil, dont une au côté de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak. Il apparaît également auprès de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, et Imad Moghnieh, haut responsable militaire tué en 2008 à Damas. Une autre photo le montre avec Moustapha Badreddine, autre responsable militaire du parti chiite, tué en 2016 et décrit comme le "cerveau" de l'attentat contre l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

Le raid intervient après la mort du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres responsables et cadres du mouvement islamiste palestinien dans une frappe attribuée à Israël le 2 janvier. La frappe avait visé un bureau du mouvement dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, qui a annoncé avoir lancé samedi en représailles 62 roquettes sur une base militaire dans le nord d'Israël.

Craintes d'une extension de la guerre entre le Hamas et Israël

La frappe sur le bureau du Hamas, la première au-delà du sud du Liban, a alimenté les craintes d'une extension de la guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, poursuit lundi une tournée régionale dont l'un des objectifs est d'éviter une escalade et notamment que les tensions entre Israël et le Hezbollah ne deviennent hors de contrôle, selon des responsables américains.

Samedi à Beyrouth, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, avait de son côté déclaré que le Liban ne devrait pas être "entraîné dans un conflit régional". "Il est impératif d'éviter une escalade régionale au Moyen-Orient", avait dit Josep Borrell qui a rencontré un responsable du Hezbollah. Le Hezbollah affirme agir pour soutenir le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, où la guerre est entrée dans son quatrième mois.

Depuis le début des violences, le Hezbollah a perdu plus de 135 combattants dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban. Plus de 20 civils ont également péri, dont trois journalistes, selon un décompte de l'AFP. Une des frappes les plus meurtrières avait visé le 23 novembre une maison dans laquelle se trouvaient six combattants qui ont tous été tués, parmi lesquels deux chefs de la force al-Radwan, l'unité d'élite du Hezbollah, et le fils du bloc parlementaire de la formation. Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités israéliennes.