Alexandre Najjar est un écrivain et avocat libanais. 4:22
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Europe 1 , modifié à
Invité samedi de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, l'écrivain et avocat libanais Alexandre Najjar a dressé un tableau alarmant de la situation de son pays, confronté à une grave crise politique et économique. Et regrette l'absence de réformes. 
INTERVIEW

Il dresse un portrait sombre de son pays, et ne cache pas son inquiétude pour l'avenir. Samedi, sur Europe 1, l'écrivain et avocat libanais Alexandre Najjar est revenu sur la grave crise politique et économique qui frappe son pays, qui panse également encore les plaies de l'explosion au port de Beyrouth l'an dernier. "Je pense que dans l'histoire du Liban contemporain, jamais on n'a connu une crise aussi grave", confie-t-il au micro de Jean-Pierre Elkabbach.

"Les hôpitaux manquent de tout"

"C'est vraiment la catastrophe à tous les niveaux", raconte Alexandre Najjar. Et de décrire : "Les écoles ont des problèmes très graves, les hôpitaux manquent de tout, les pharmacies sont pratiquement vides, il y a une pénurie de plusieurs produits alimentaires, l'électricité, c'est une calamité."

A cause de la pénurie d'essence, "des files interminables" se forment devant les stations, au point que "quelquefois, les automobilistes abandonnent leur véhicule pour revenir le lendemain", raconte encore l'invité d'Europe 1, pour qui le pays est dans un "état catastrophique". 

"Les réformes n'ont pas eu lieu"

"On est dans une des pires phases de l'histoire du pays", insiste Alexandre Najjar, qui s'inquiète pour l'avenir des Libanais, malgré leur courage face aux épreuves. "On a beau avoir cette volonté de toujours résister, à un moment, à force de tirer sur la corde, elle a fini par rompre." 

Pour Alexandre Najjar, les gouvernants actuels du Liban portent une lourde responsabilité dans cette crise, notamment car les réformes promises ne sont pas mises en place. "Les réformes n'ont pas eu lieu", constate l'écrivain et avocat, et ce alors qu'Emmanuel Macron, par exemple, avait conditionné l'aide de la France à la mise en place de réformes. "Tant que ce gouvernement est paralysé, tant que ces réformes n'auront pas lieu, les aides ne pourront pas venir". Par ailleurs, le Liban ne peut plus compter sur l'aide des pays arabes. "Ils ont toujours investi, mais la présence du Hezbollah au gouvernement fait qu'ils refusent catégoriquement d'aider le pays."