Saad Hariri : le retour d'un héros aux pouvoirs limités

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Sébasien Krebs, édité par R.Da , modifié à
Le Premier ministre libanais démissionnaire, qui a notamment dénoncé la mainmise du Hezbollah sur le pays, est attendu mercredi pour la fête nationale.
REPORTAGE

Saad Hariri a atterri mardi soir à Beyrouth après trois semaines d'absence, et un passage par Le Caire et Chypre. Il va participer mercredi aux célébrations de la fête nationale, et doit clarifier sa position sur sa démission surprise au début du mois de novembre. L'envoyé spécial d'Europe 1 au Liban a assisté à son retour. 

Le retour d'un sauveur. De l'aéroport jusqu'au centre-ville toute la route a été décorée par des drapeaux et des portraits géants de Saad Hariri. Le routeur du Premier ministre, devenu héros national, était particulièrement attendu, même dans les quartiers chiites du sud de Beyrouth, aux mains du Hezbollah. "Saad Hariri revient plus fort qu’avant, après tout ce qui s’est passé en Arabie Saoudite. Aujourd’hui toutes les communautés, toutes les confessions le soutiennent", explique un habitant à Europe 1.

L'influence du Hezbollah. Pourtant, son retour au pays ne règle rien à la crise. Elle est désormais politique et probablement durable : comment constituer un nouveau gouvernement alors que le puissant allier saoudien exige une mise en retrait du Hezbollah ce qui, au vu du poids de cette organisation islamiste dans la vie politique du Liban, paraît impossible ? "Le véritable test sera la disposition du Hezbollah à offrir une concession – même de forme – qui puisse permettre de renouer le dialogue. Je ne suis pas particulièrement optimiste. Je pense que la crise pourrait durer longtemps sans gouvernement", analyse auprès d'Europe 1 Elie Fayad, rédacteur en chef à L'Orient-Le jour.

Pendant cette période, Saad Hariri pourrait être maintenu Premier ministre uniquement pour gérer les affaires courantes. Mais pourra-t-il rester à Beyrouth ? Ses enfants, eux, sont toujours à Ryad.