L'ex-Premier ministre Shinzo Abe dans un état critique après une attaque par balles. 1:45
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avec AFP , modifié à
Le gouvernement japonais a confirmé vendredi matin que l'ex-Premier ministre Shinzo Abe a été blessé par balles lors d'un événement politique dans la région de Nara. Plusieurs médias ont rapporté qu'il semblait s'être fait tirer dessus par derrière, probablement avec un fusil. Depuis, il ne présente plus aucun signe de vie. Un homme a été arrêté pour tentative de meurtre.

Des coups de feu ont été tirés vendredi sur l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'un rassemblement électoral à Nara (ouest), a confirmé le gouvernement nippon, et il ne présentait aucun signe de vie selon les médias locaux. "On a tiré sur l'ancien Premier ministre vers 11H30 (02H30 GMT) à Nara. Un homme suspecté d'être le tireur a été interpellé. L'état de santé de M. Abe est actuellement inconnu", a déclaré le secrétaire général du gouvernement Hirokazu Matsuno à la presse.

Un homme arrêté

Citant des sources policières, la chaîne de télévision publique NHK avait déclaré plus tôt qu'un homme d'une quarantaine d'années avait été arrêté pour tentative de meurtre et qu'une arme à feu lui avait été confisquée. L'ancien chef de l'exécutif âgé de 67 ans prononçait un discours lors d'un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo.

"Il prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière", a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. "Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté.

"Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", a-t-elle encore témoigné. M. Abe s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à l'agence de presse Jiji.

L'ex-Premier ministre en arrêt cardio-respiratoire

Contactés par l'AFP, ni le PLD ni la police locale n'étaient en mesure de confirmer ces informations dans l'immédiat. NHK et Kyodo ont toutes deux rapporté que M. Abe a été emmené à l'hôpital et semblait être en arrêt cardio-respiratoire - un terme utilisé au Japon indiquant l'absence de signe de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel.

Plusieurs médias ont rapporté qu'il semblait s'être fait tirer dessus par derrière, probablement avec un fusil.

Réactions internationales

Depuis, les réactions politiques fusent. Le Premier ministre japonais Fumio Kishida "prie pour la survie" de Shinzo Abe tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit vendredi "profondément bouleversé" par l'attaque par balles contre Shinzo Abe, décrivant l'ex-premier ministre japonais comme un "ami cher".

Les Etats-Unis sont "profondément préoccupés" par l'attaque par balles contre l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, a déclaré vendredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

La Russie a dénoncé vendredi "un crime monstrueux" et un "acte de terrorisme". "Nous sommes convaincus que ceux qui ont conçu et commis ce crime monstrueux seront dûment punis pour cet acte de terrorisme qui n'a et ne peut avoir aucune justification", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. 

Contraint de démissionner pour raisons de santé

M. Abe était le Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Il a été en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020, date à laquelle il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé. L'ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel, a déploré cette attaque.

"Nous sommes tous tristes et choqués par l'attaque par balles contre l'ancien Premier ministre Abe Shinzo. Abe-san a été un dirigeant exceptionnel du Japon et un allié indéfectible des États-Unis. Le gouvernement et le peuple américains prient pour le bien-être d'Abe-san, de sa famille et du peuple japonais", a déclaré M. Emanuel dans un communiqué.

Le Japon dispose de l'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible. L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.