Les Palestiniens annoncent un cessez-le-feu à Gaza après le plus grave accès de violence depuis 2014

Gaza, mai 2019 crédit : MAHMUD HAMS / AFP - 1280
Les Palestiniens ont accepté un cessez-le-feu à Gaza. © MAHMUD HAMS / AFP
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avec AFP , modifié à
Après deux jours d'escalade de violence, les Palestiniens ont accepté un cessez-le-feu avec Israël à Gaza qui a pris effet dans la nuit de dimanche à lundi. 

Les leaders palestiniens à Gaza ont accepté un cessez-le-feu avec Israël tôt lundi après une escalade de violence ces deux derniers jours entre groupes armées palestiniens et Israël, ont indiqué trois responsables au courant des pourparlers.

Un cessez-le-feu après deux jours de violence

Aucune confirmation n'a été obtenue du côté israélien, qui se garde généralement de corroborer de telles trêves. Mais alors qu'approchait le début du mois sacré du ramadan, les tirs de roquettes palestiniennes et les frappes de représailles israéliennes qui avaient secoué les villes israéliennes riveraines de Gaza et l'enclave elle-même depuis samedi ont effectivement cessé avant la levée du jour à l'heure du cessez-le-feu indiquée par les responsables.

Après deux jours de tensions, qui ont tué quatre personnes côté israélien et 23 Palestiniens, le voisin égyptien, intermédiaire traditionnel entre Palestiniens et Israël à Gaza, a forgé un accord de cessation des hostilités entré en vigueur à 04h30 (03h30 heure française), ont dit sous couvert d'anonymat un responsable du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza et un autre responsable du Djihad islamique, deuxième force dans le territoire et autre ennemi juré d'Israël. Un responsable égyptien a confirmé sous le couvert de l'anonymat la conclusion d'un accord. Une porte-parole de l'armée israélienne a décliné tout commentaire.

Un inquiétant accès de fièvre

La bande de Gaza, coincée entre Israël, Égypte et Méditerranée, ainsi que les villes israéliennes voisines ont été le théâtre pendant deux jours de la plus grave flambée de violences depuis la guerre de 2014, faisant redouter un quatrième conflit entre les parties depuis 2008. Des centaines de roquettes tirées par le Hamas et le Djihad islamique se sont abattues sur Israël, qui a riposté par des centaines de frappes contre des objectifs ainsi que des combattants des deux groupes. Cet accès de fièvre a aussi donné lieu à une vigoureuse mise en garde des États-Unis à l'adresse de l'Iran, accusé par Israël de soutenir les groupes armés de Gaza. 

Quelque 690 roquettes ont été tirées depuis samedi de Gaza, dont plus de 500 ont atteint le territoire israélien, et au moins 35 sont tombées dans des zones urbaines, selon un décompte de l'armée israélienne. L'aviation et l'artillerie israéliennes ont en retour frappé plus de 350 objectifs du Hamas et du Djihad islamique à travers la bande de Gaza, visant des combattants des groupes armés, des ateliers de fabrication de roquettes, des entrepôts d'armes, des positions et des bases militaires ainsi qu'un tunnel du Djihad islamique débouchant en Israël ou encore des immeubles abritant des bureaux du Hamas. Sur les 19 Palestiniens tués au cours de la seule journée de dimanche, neuf ont été identifiés comme des combattants du Hamas et du Djihad islamique.

Un accord qui s'applique également à l'approvisionnement de Gaza

L'accord trouvé dans la nuit prévoit des mesures quant aux zones de pêche gazaouies en Méditerranée et une amélioration de l'approvisionnement en électricité et en combustible dans l'étroite enclave de deux millions de personnes durement éprouvée par les guerres, la pauvreté et le blocus imposé par Israël depuis plus de dix ans pour contenir le Hamas, a dit le responsable du Djihad islamique.