Les opposants au régime algérien, réunis à Paris, "ne lâcheront pas"

Place de la République, Algérie, Paris, Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
  • Copié
Europe1.fr avec AFP , modifié à
Les Algériens ou Français d'origine algérienne se sont une nouvelle fois réunis sur la place de la République, dimanche à Paris, pour dire leur opposition au régime d'Abdelaziz Bouteflika.

"On ne lâchera pas" : pour nombre d'Algériens ou de Français d'origine algérienne, réunis par milliers ce dimanche encore à Paris, les manifestations dominicales se poursuivront jusqu'à ce que le régime algérien "entende le peuple".

Des rassemblements familiaux et pacifiques. "Vaincre pacifiquement ou tomber dignement", proclame ainsi une pancarte aux couleurs de l'Algérie, brandie par quelques uns des nombreux manifestants juchés sur le "Monument à la République" au milieu de la vaste place de la République, haut lieu des manifestations dans la capitale française. Beaucoup sont venus en famille, enveloppés dans des drapeaux algériens ou le front ceint de turbans aux couleurs du pays. Deux enfants arborent l'emblème peint sur leurs joues. Le drapeau berbère est parfois fièrement hissé et, sur le monument, c'est celui de l'Entente sportive de Sétif qui est brandi.

"On sera là jusqu'à la victoire du peuple." "On veut que tout le monde parte. Le président lui est mort depuis longtemps. On sera là jusqu'à la victoire du peuple. Le vendredi, c'est à Alger, le dimanche c'est à Paris !", explique Rajaa Bensaid qui croit fermement à "une issue pacifique" de la crise algérienne. Ce n'est pas l'avis d'un de ses compatriotes, qui a requis l'anonymat : "ils ne vont jamais lâcher le morceau. Les gens s'impatientent. Et ils ont ressenti qu'il y avait un soutien des capitales occidentales, Paris, Washington…"

Macron critiqué. Un certain nombre de pancartes critiquent d'ailleurs ces soutiens présumés et notamment celui d'Emmanuel Macron, chef de l'État français, l'ancienne puissance coloniale : "Macron, occupe-toi de tes affaires" ou encore "Ni Poutine, ni Macron, le peuple est le seul patron".

En renonçant lundi à sa candidature à un cinquième mandat, Abdelaziz Bouteflika a reporté l'élection présidentielle jusqu'à l'issue d'une prochaine "conférence nationale" censée réformer le pays, prolongeant de fait son actuel mandat au-delà de son expiration le 28 avril. Une décision "saluée" quelques heures plus tard par le président français Emmanuel Macron qui a aussi appelé à "une transition d'une durée raisonnable". Mais pour les manifestants qui le critiquent "Macron a soutenu un coup de force constitutionnel".