Les États-Unis manqueront d'un tiers leur ex-objectif de réduction des gaz à effet de serre en 2025

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La pollution produite par les véhicules aux États-Unis baisse peu © GEORGE FREY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon les prévisions d'un rapport publié à l'occasion d'un sommet mondial sur le climat, les États-Unis ne devraient avoir baissé leurs émissions de gaz à effet de serre que de 17% alors que Barack Obama s'était engagé à les diminuer de 26%.

Les États-Unis ne devraient accomplir que deux tiers de la réduction des gaz à effet de serre initialement fixée par Barack Obama pour l'accord de Paris à l'horizon 2025, selon un rapport publié mercredi lors d'un sommet sur le climat à San Francisco.

Un objectif manqué, selon les prévisions. Les émissions de gaz à effet de serre américaines devraient avoir baissé de 17% en 2025 par rapport à 2005, alors que le président Barack Obama avait fixé au moins -26% comme objectif, selon l'étude commanditée par la coalition de villes, États et entreprises America's Pledge ("La promesse de l'Amérique"), qui a mesuré et pris en compte les engagements environnementaux de ces acteurs non-fédéraux.

L'étude, financée par l'organisation philanthropique du milliardaire et ancien maire de New York Michael Bloomberg, a été publiée à l'occasion du Sommet mondial pour l'action climatique, qui s'ouvre mercredi à San Francisco en Californie et accueille des milliers de délégués venus du monde entier.

L'écart peut être comblé si les États et les villes s'investissent. Mais ces chiffres montrent, selon les auteurs, que l'écart peut être comblé à -21%, voire -24%, si les engagements des acteurs non-fédéraux étaient revus à la hausse. "L'objectif d'Obama allait toujours être difficile à atteindre", a expliqué Paul Bodnar, directeur du Rocky Mountain Institute, qui a codéveloppé le modèle ayant permis d'obtenir ces prévisions. "Ce travail montre de façon rigoureuse que les États, les villes et les entreprises ont le pouvoir d'amener le pays au seuil de cet ambitieux objectif, de leur propre autorité", a-t-il dit lors d'une présentation à la presse.

Mais pour complètement rattraper le retard, a martelé Mary Nichols, vice-présidente de la coalition America's Pledge, "il faut que tout le monde s'engage", non seulement les États fédérés, mais aussi, à terme le gouvernement fédéral, qui a juridiction exclusive sur des exploitations pétrolières et gazières fédérales, sur de vastes forêts ou les émissions de l'aviation et du transport maritime.

Un retrait américain de l'accord de Paris... Quelques mois après son arrivée au pouvoir, Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris de 2015. Il a parallèlement lancé le processus d'annulation de deux piliers du plan climat de son prédécesseur, sur les centrales au charbon et les normes antipollution des véhicules. 

... qui a galvanisé des États et des villes pour agir. Ces décisions ont galvanisé nombre de gouverneurs et maires démocrates, ainsi que des entreprises, qui ont promis d'agir, à leur niveau, pour tenir les objectifs initiaux de l'accord de Paris. D'ici à 2025, la baisse la plus forte des émissions proviendra du passage croissant de la production d'électricité à des sources d'énergies renouvelables. Plusieurs États et villes ont adopté des calendriers contraignants, facilités par la baisse rapide du coût du solaire et de l'éolien depuis le début des années 2010.

Des centrales à charbon qui ferment. Parallèlement, entre 2006 et 2016, le rapport note que 15% du parc américain de centrales à charbon a fermé, un rythme qui se poursuit encore aujourd'hui malgré le soutien de l'administration Trump au secteur. Les progrès attendus d'ici 2025 sont plus modestes dans les autres secteurs émetteurs de carbone, notamment les transports, première source de gaz à effet de serre aux États-Unis. L'une des raisons est que le renouvellement de la flotte en circulation est lent, les consommateurs conservant leurs voitures longtemps. Mais dix États, dont la Californie, obligent les fabricants automobiles à commercialiser des modèles électriques.