Pourquoi l'avenir des éléphants d’Afrique se joue maintenant à Genève

Plus de 20 000 bêtes sont encore tuées pour leurs défenses chaque année par les braconniers. 1:39
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Pierre Herbulot , modifié à
Responsables politiques et experts de la conservation se réunissent samedi, à Genève, et pour douze jours de discussions afin de tenter de renforcer les règles du commerce de l'ivoire, des cornes de rhinocéros et d'autres espèces végétales et animales menacées d'extinction.
ON DÉCRYPTE

L'avenir des éléphants se joue actuellement à Genève. À partir de samedi et pendant douze jours à Genève, en Suisse, des milliers de délégués venus de plus de 180 pays vont discuter de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites).

Parmi les espèces menacées, on trouve les éléphants d’Afrique, dont le continent a perdu un tiers de cette espèce. Trois dates et trois chiffres illustrent la menace qui pèse sur les éléphants : en 1900, il y avait 12 millions d’animaux en Afrique, 1 million en 1970 et plus que 400.000 depuis 2015.

L’interdiction de la vente d’ivoire comme solution

Principale cause de cette extinction : le commerce et le trafic d'ivoire. Plus de 20.000 bêtes sont encore tuées pour leurs défenses chaque année par les braconniers. Pour stopper le massacre, il existe une solution : faire interdire la vente d'ivoire. Yann Wehrling, ambassadeur français à l'environnement soutiendra cette proposition à Genève : "La France l’a fait depuis quelques années en interdisant le commerce de l’ivoire sur notre territoire. D'autres pays l’ont fait, comme la Chine, mais nous sommes malheureusement trop peu nombreux. Il faut que cette décision soit généralisée."

" Beaucoup de pays africains demandent à la communauté internationale de classer les éléphants de la manière la plus forte possible "

Pour Yann Wehrling, "tarir la source de ce commerce est l’enjeu essentiel" de la Cites. Il souligne aussi que "beaucoup de pays africains demandent à la communauté internationale de classer les éléphants de la manière la plus forte possible."

Quatrième commerce le plus lucratif au monde

Ce qui pose difficulté, c'est que certains pays africains comme le Botswana, la Namibie ou le Zimbabwe comptent sur la vente d'ivoire pour financer la protection des éléphants. Le commerce des espèces animales est le quatrième commerce le plus lucratif au monde, derrière ceux des armes, des êtres humains et des drogues.