La Pologne choisit le conservateur Duda pour président

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G.V. avec AFP , modifié à
ELECTION - Avec 53% des suffrages, le conservateur Andrzej Duda devrait être le prochain président.

C'est un juriste de 43 ans, quasiment inconnu à la veille de la campagne, qui sera le prochain président de la Pologne. Le conservateur Andrzej Duda a été élu dimanche avec 52% des suffrages, battant le chef de l'Etat sortant de centre droit Bronislaw Komorowski qui obtient 48%, selon un sondage.

Le chef d'Etat sortant a immédiatement reconnu sa défaite. "Chers amis, on n'a pas réussi cette fois-ci. Les citoyens d'une Pologne libre et démocratique en ont décidé ainsi. C'est pour cela je félicite mon concurrent. Je le félicite pour son résultat et je lui souhaite un bon mandat présidentiel, car je souhaite du bien à la Pologne", a-t-il déclaré. A l'état-major de Andrzej Duda, l'annonce du résultat a été accueillie par une explosion de joie de ses sympathisants qui ont scandé son nom. Le vainqueur a remercié Bronismaw Komorowski pour ses paroles, ainsi que ceux qui ont voté pour lui, en souhaitant qu'ils "soient encore plus nombreux aux prochaines élections".

Quel était le programme d'Andrzej Duda ? Ce dernier a fait, lors de la campagne, plusieurs promesses, s'engageant à ramener l'âge de la retraite de 67 à 65 ans - ce qui annulerait une réforme des libéraux - et à réduire les impôts, des projets coûteux qui relèvent cependant de la compétence du gouvernement et du parlement. Il est resté relativement vague sur l'autre domaine où le chef de l'Etat a son mot à dire, la politique étrangère, promettant simplement de défendre les intérêts nationaux des Polonais. Son parti étant ouvertement eurosceptique, des experts prévoient de possibles tensions avec l'Union européenne, dont le Conseil est actuellement présidé par l'ancien Premier ministre libéral polonais Donald Tusk.

Le disciple de Kaczynski. La victoire d'Andrzej Duda, qui devrait être confirmée officiellement lundi, pourrait ouvrir la voie au retour au pouvoir de son maître à penser Jaroslaw Kaczynski, chef du parti conservateur et populiste Droit et Justice (PiS), à l'occasion des législatives prévues en automne. Chef incontesté du parti Droit et Justice, Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau de l'ancien président Lech Kaczynski mort dans un accident d'avion à Smolensk en Russie, ne cache en effet pas son ambition de revenir au pouvoir, alors que depuis huit ans cet ancien Premier ministre n'a accumulé que des défaites électorales. Il a tout misé sur son candidat, jeune et dynamique, restant pratiquement invisible lors de la campagne et se contentant d'interventions sur la station ultracatholique Radio Maryja et sa télévision Trwam.