Le Parlement suédois dit non à la déchéance de nationalité

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On ne perd sa nationalité en Suède que si on a fait de fausses déclarations ou corrompu un fonctionnaire pour être naturalisé. © DR
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avec AFP , modifié à
DEUX PAYS, DEUX VISIONS - Porté par l'extrême droite, le projet de déchéance de nationalité a été rejeté par le Parlement suédois. 

Alors qu'en France, l'Assemblée nationale a adopté mercredi un projet de révision constitutionnelle allant dans ce sens, le Parlement suédois a lui repoussé mercredi une proposition de l'extrême droite pour déchoir de la nationalité suédoise toute personne condamnée pour un délit ou un crime en lien avec le terrorisme.

45 députés favorables, 236 contre. La proposition des Démocrates de Suède était un amendement à un projet de loi antiterroriste du gouvernement de gauche. Ce parti anti-immigration souhaitait introduire "la possibilité de retirer la nationalité suédoise à une personne condamnée pour un délit en lien avec le terrorisme (...) même si cela la rend apatride", différence notable avec le projet français, où cette possibilité a rapidement été écartée. Seuls les 45 députés des Démocrates du Suède ont voté pour. Les autres parlementaires ont voté contre (236) ou se sont abstenus (16 députés du Parti de gauche).

Les cas de déchéance prévus en Suède.La déchéance de nationalité a provoqué depuis les attentats de novembre à Paris un débat passionné en France, qui n'a pas eu d'équivalent en Suède. Dans ce pays, on ne perd sa nationalité que si on a fait de fausses déclarations ou corrompu un fonctionnaire pour être naturalisé.

La nouvelle loi punit notamment de deux ans de prison un départ vers l'étranger afin de participer à une entreprise terroriste, texte qui vise les candidats au voyage en Syrie. S'alignant avec la pratique dans de nombreux pays européens, la Suède comble ainsi un vide dans son code pénal.