Le directeur de campagne de Donald Trump cité dans une enquête anticorruption

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Paul Manafort aurait bénéficié de versements illégaux, en liquide, à hauteur de millions de dollars, de la part de l'ancien président ukrainien Victor Ianoukovitch. © AFP
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avec AFP
Le nom de Paul Manafort figure sur des livres de compte secrets actuellement aux mains d'enquêteurs gouvernementaux ukrainiens.

L'influent Paul Manafort, directeur de campagne de Donald Trump, aurait été le bénéficiaire de versements illégaux de millions de dollars en liquide de la part de l'ex-président ukrainien Victor Ianoukovitch, affirme lundi le New York Times. Le lobbyiste patenté a catégoriquement démenti ces accusations, les qualifiant d'"infondées et stupides". La candidate démocrate Hillary Clinton a de son côté estimé "troublantes" les révélations du journal et a enjoint Donald Trump de lever le voile sur les connections de certains de ses collaborateurs directs avec le Kremlin ou d'autres intérêts pro-russes.

Destinataire de 12,7 millions de dollars. Le nom de Paul Manafort, stratège républicain depuis les années 1970 recruté pour mettre la campagne de Donald Trump en ordre de marche vers la Maison Blanche, figure sur des livres de compte secrets actuellement aux mains d'enquêteurs gouvernementaux ukrainiens, rapporte le New York Times. Cette comptabilité du parti de l'ex-président Ianoukovitch, chassé du pouvoir en 2014, fait figurer Paul Manafort comme destinataire de versements cumulant un montant de 12,7 millions de dollars, soit 11,35 millions d'euros, de 2007 à 2012, précise le quotidien. 

Toutefois, aucune preuve existe que Paul Manafort a effectivement touché ces sommes, ajoute le journal. Le directeur de campagne de Donald Trump a réfuté avoir touché un seul versement clandestin dans sa carrière et a affirmé n'avoir jamais travaillé pour les gouvernements russe ou ukrainien, mais a admis que sa société avait œuvré en Ukraine jusqu'aux élections parlementaires d'octobre 2014.

Paul Manafort et ses affinités avec le "monde russe". l est toutefois connu que Paul Manafort, communiquant aux clients multiples, cultive des liens solides avec le "monde russe" cher à Vladimir Poutine, après avoir conseillé en Afrique des régimes pas toujours fréquentables. Donald Trump a lui-même chanté les louanges de Vladimir Poutine, qui lui a renvoyé l'ascenseur dans des déclarations publiques. "Donald Trump a le devoir de révéler les liens qui existent entre son directeur de campagne Paul Manafort et tous ses autres employés de campagne et les entités russes ou pro-Kremlin", a insisté lundi Hillary Clinton.

La controverse a pris un tour encore plus piquant du fait que Corey Lewandowski, l'ancien conseiller chargé de la campagne de Trump écarté au profit de Manafort, a tweeté le lien donnant lecture à l'article du New York Times.
Ce "re-tweet" a immédiatement été vu comme l'illustration de l'inimitié entre les deux hommes, qui l'un après l'autre se sont retrouvés avec la lourde tâche de donner une cohérence à la campagne de Trump, dont les saillies provocantes quotidiennes choquent jusque dans le camp républicain.