Crash avion Iran 1:44
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Selon plusieurs sources citées par le Canada, dont 63 ressortissants sont morts dans le crash, le Boeing 737 ukrainien a été abattu par un missile iranien sol-air. Et pour Xavier Tytelman, spécialiste de la sécurité aérienne, interrogé vendredi sur Europe 1, "une bavure est toujours possible mais à cet endroit-là, il faut vraiment un débutant ou quelqu'un qui ne connaisse absolument pas le système".
DÉCRYPTAGE

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau l'a affirmé jeudi : le Boeing 737 ukrainien qui s'est crashé peu après son décollage à Téhéran, dans la nuit de mardi à mercredi, a été "abattu par un missile sol-air iranien". Une vidéo vérifiée et révélée jeudi soir par le New York Times montre un point lumineux dans le ciel de Téhéran puis un flash puissant : cela correspondrait au moment où l'avion a été frappé par un missile. Et pour Xavier Tytelman, spécialiste de la sécurité aérienne interrogé vendredi par Europe 1, il est très difficile d'imaginer que les forces iraniennes aient déclenché ce missile "par erreur".

Les autorités iraniennes "sur les dents"

"On imagine évidemment que les autorités iraniennes et l'armée iranienne étaient sur les dents après les différents échanges qu'ils avaient pu avoir avec les États-Unis", rappelle Xavier Tytelman après l'escalade récente de tensions entre les deux pays, marquée par le lancement de roquettes sur l'ambassade américaine de Bagdad, la mort du général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain et le bombardement d'une base américaine en Irak.

Mais pour Xavier Tytelman, "des missiles sol-air ne se tirent pas tout seul, à partir du moment où ils sont activés" : "On accroche une cible, on la vise, on tire dessus. Un avion civil est sur ligne spécifique, il venait d'être au décollage, on sait qu'il était dans l'axe de l'aéroport. Normalement, il n'y a pas de doute sur l'avion que l'on vise."

Un "intérêt" peu évident

Dans ces conditions, quelle est la responsabilité de l'Iran, qui demande au Canada de lui fournir ses informations, en parlant de "mises en scènes douteuses" ? "Une bavure est toujours possible mais à cet endroit-là, il faut vraiment un débutant ou quelqu'un qui ne connaisse absolument pas le système qui appuie sur le bouton par erreur, mais c'est vraiment très difficile à imaginer", assure par conséquent Xavier Tytelman. "Quel que soit le pays qui tire à cet endroit-là, personne n'a intérêt à abattre un avion civil qui décolle de l'Iran, certainement pas l'Iran évidemment. Cela n'apporte absolument rien aux États-Unis dans le cadre de leur conflit avec l'Iran."

La catastrophe a fait 176 morts, dont 63 Canadiens. Quarante-cinq experts ukrainiens sont arrivés à Téhéran, jeudi, pour participer à l'enquête et notamment "au décryptage des boîtes noires" du Boeing, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que Téhéran a déjà indiqué qu'il refusait de les remettre aux Américains.