La Tunisie croule… sous les oranges

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La Tunisie doit faire face à une production exceptionnelle d'oranges. © FETHI BELAID / AFP
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avec AFP , modifié à
La Tunisie a récolté cette saison plus de 500.000 tonnes d'oranges, une production exceptionnelle dont la moitié pourrait être détruite faute de clients. 

La Tunisie va enregistrer cette saison une production d'oranges record, avec plus de 500.000 tonnes, et les autorités cherchent en urgence de nouveaux débouchés faute de quoi jusqu'à la moitié de la récolte pourrait être détruite. "Le plafond ces cinq dernières années était de 400.000 tonnes. Cette année, nous sommes à 550.000 tonnes, c'est énorme", a expliqué lundi le directeur général du Groupement interprofessionnel des fruits (GIF), Mohamed Ali Jandoubi. Selon lui, cette performance s'explique essentiellement par les conditions climatiques. "Le temps a été sec et, physiologiquement, il n'y a pas eu de chute de fleurs, tous les fruits ont tenu", a-t-il expliqué. 

La moitié des récoltes détruite ? Les nouvelles plantations de la dernière décennie - qui représentent désormais près du tiers des 27.000 hectares cultivées - ont aussi amélioré les rendements. Si le secteur des oranges fait vivre quelque 12.000 ménages, cette production record n'est toutefois pas nécessairement une bonne nouvelle en l'absence de débouchés, a souligné Mohamed Ali Jandoubi. Alors que 10% seulement de la récolte est destiné à l'export, "la moitié" pourrait "être détruite" faute de clients, a récemment prévenu l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap). Des mesures d'urgence viennent d'être annoncées. 

Augmenter les exportations. Elles visent essentiellement le marché français, qui absorbe 90% des exportations, sur une variété d'oranges spécifique, la "Maltaise" de Tunisie, a indiqué le président du GIF. L'objectif est de passer de 15.000 à 25.000 tonnes exportées, à la faveur d'opérations de promotion auprès des consommateurs et des professionnels, notamment lors du Salon de l'agriculture à Paris, a poursuivi Mohamed Ali Jandoubi. "Le problème de la Maltaise sur le marché français, c'est qu'on est sur un marché ancien. Il faut aller à la conquête de nouveaux consommateurs", a-t-il estimé. D'autres marchés seront visés, dont la Russie où la concurrence de l'Égypte et de la Turquie est toutefois féroce.