La Grèce sort de la surveillance renforcée de la commission européenne

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. © ABDESSLAM MIRDASS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP

Embourbée dans une grave crise économique et financière au début des années 2010, la Grèce ne fait désormais plus l'objet d'une surveillance renforcée de la commission européenne. Au tout début de la décennie, trois plans de sauvetage avaient été mis en place pour sauver le pays dont les caisses étaient vides. 

Après 12 ans de surveillance renforcée imposée par la commission européenne , la Grèce  tourne une page, "un jour historique pour la Grèce et les Grecs", a annoncé samedi le Premier ministre grec dans une adresse à la nation. "Un cycle de 12 ans qui a apporté de la douleur aux citoyens, fait stagner l'économie, et diviser la société se referme", a estimé samedi le premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis .

"Un nouvel horizon clair de croissance, d'unité, de prospérité émerge pour tous", a-t-il ajouté. En 2010, le gouvernement grec qui s'aperçoit que ses caisses sont vides fait appel à l'UE, à la Banque centrale européenne et au Fonds monétaire international. Depuis 2010, trois plans de sauvetage de 289 milliards d'euros sont mis en place par ces créanciers qui exigent d'Athènes de prendre des mesures d'austérité visant à améliorer les finances publiques du pays et à faire rentrer de l'argent dans les caisses.

"La période la plus difficile que la zone euro ait connue" 

Les retraites et les salaires sont diminués, les impôts sont augmentés, les embauches dans le public sont gelées, les budgets des administrations, des hôpitaux, et de tous les organismes publics sont amputés.

En 2018, le troisième programme s'achève, mais la Commission européenne lance ensuite un régime de surveillance renforcée de l'économie grecque pour vérifier la mise en place des réformes prises et la poursuite des privatisations. Athènes s'engage aussi à maintenir un surplus primaire (avant service de la dette) de 3,5% du produit intérieur brut (PIB).

 

"La fin de la surveillance renforcée de la Grèce marque également la conclusion symbolique de la période la plus difficile que la zone euro ait connue", a souligné samedi dans un communiqué le commissaire européen à l'économie Paolo Gentiloni. "Notre forte réponse collective à la pandémie (de Covid-19) a montré que l'Europe avait tiré les leçons de cette crise", a-t-il également précisé.

Le chômage et la dette restent à un niveau préoccupant

"La Grèce d'aujourd'hui est une Grèce différente", a par ailleurs assuré le Premier ministre. "Nous avons une forte croissance et une baisse importante du chômage de 3% depuis l'an dernier et de 5% depuis 2019" a-t-il aussi ajouté. La Commission européenne s'attend à une croissance de 4% cette année alors qu'elle ne devrait pas excéder 2,6% en moyenne dans la zone euro. 

Malgré tout, le chômage reste l'un des plus élevés de la zone euro, le salaire minimum l'un des plus faibles et la dette de 180% du PIB reste un poids pour l'économie du pays.