Kouchner : "pas de solution sans Poutine"

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L’ex-ministre des Affaires étrangères, qui refuse de parler de défaite après les attentats de Paris, estime que c’est le président russe, "au centre du jeu", qui peut faire pression sur Bachar al-Assad. 
INTERVIEW

Les attentats de Paris ont amené François Hollande à revoir sa copie en termes de politique internationale. Désormais, Bachar al-Assad n’est plus un ennemi prioritaire en Syrie, c’est la lutte contre l’Etat islamique qui devient l’objectif numéro un. Pour autant, Bernard Koucbhner refuse de parler de défaite. "Nous avions raison. Bachar al-Assad est le bourreau de son peuple. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas lutter contre Daesh, ce qui est impératif et le discours du président était clair là-dessus", a estimé l’ancien ministre des affaires étrangères mardi sur Europe 1. "Ce n’est pas une défaite, c’est la reconnaissance de la nécessité de nous battre en Syrie, ce qui n’était pas fait."

"Nous assisterons à un espèce de ballet". Surtout, pour Bernard Kouchner, c’est à travers la Russie qu’il faut désormais œuvrer. Il n’y aura "pas de solution sans Poutine", a asséné l’ancien ministre. "Poutine fera pression sur Bachar al-Assad et nous assisterons à un espèce de ballet, qui dira ‘Bachar n’est pas l’avenir et il y aura des élections’. Comme on ne peut pas organiser des élections dans un pays qui est à la fois morcelé et en pleine guerre, ça va repousser très loin. Nous sommes pragmatiques et c’est nécessaire".


Kouchner : "Poutine est au centre du jeu"par Europe1fr

"Poutine est au centre du jeu". Bernard Kouchner insiste sur l’importance de rapprocher Russes et Américains. "Il ne faut pas qu’il y ait deux coalitions, l’une autour des Américains, l’autre autour des Russes. Ça, en termes diplomatique et militaire, surtout, c’est impossible à maintenir. Il y aura, je l’espère, une coalition dont nous ne connaissons pas les membres. Et d’insister : "François Hollande ne rencontre pas Bachar al-Assad, mais Vladimir Poutine. Vladimir Poutine est au centre du jeu, c’est lui qui influencera Bachar al-Assad pour l’avenir."