"Panama papers" : nouvelles révélations sur la Société Générale

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avec AFP , modifié à
Les révélations se succèdent dans l'enquête sur l'évasion fiscale et touchent maintenant le Front national et la Société Générale.

Le scandale des Panama Papers est loin d'être fini. Après deux premiers jours denses en informations, les journaux poursuivent leurs révélations mardi. Le Monde a ainsi dévoilé le nom du parti politique français directement concerné par l'affaire : il s'agit du Front national. Dans son édition du jour, le journal s'attarde également sur le cas de la banque française Société Générale.

Les principales informations à retenir :

  • Les noms de proches du Front national et Jean-Marie Le Pen sont cités dans les "Panama Papers"
  • La Société Générale compte près de 1.000 sociétés offshore
  • Visé par ce scandale, le Premier ministre islandais a démissionné, mardi

Le FN touché. Le quotidien Le Monde s'était engagé à divulguer mardi le nom d'un "grand parti politique français". C'est chose faite. Des proches de Marine Le Pen sont en effet cités dans l'enquête. "Un système offshore sophistiqué a été mis en place entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama" par des proches de la présidente du Front national, affirme mardi Le Monde en s'appuyant sur les documents des "Panama papers". Jean-Marie Le Pen lui-même pourrait bientôt être rattrapé par le scandale "Panama Papers" puisque le quotidien affirme que la justice "s'est lancée sur la piste d'un trésor susceptible de conduire à Jean-Marie Le Pen et à sa femme Jany". Sur Twitter, le fondateur du FN a réagi en ironisant : "Panama Pampers : opération d’enfumage pour cacher les pipis fiscaux des ministres socialistes CAHUZAC et THEVENOUD".

La Société Générale accablée. La banque française Société Générale fait partie des cinq banques qui ont créé le plus grand nombre de sociétés offshore au monde par l'intermédiaire du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, a détaillé mardi le quotidien. "Au total, elle compte à son actif 979 sociétés, derrière la britannique HSBC (2.300 sociétés), les suisses UBS (1.100 sociétés) et Crédit Suisse (1.105 sociétés)", selon le journal, qui précise que "deux-tiers de ces entités offshore ont été créées par SG Bank and Trust Luxembourg", révèlent les désormais fameux "Papers".

Enquête au Panama. Séisme politique en Islande, lancement d'enquêtes en France, en Espagne et en Australie, indignation de la Russie, démentis en cascade : les répercussions de la divulgation par une centaine de journaux dans le monde d'une partie des quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca ont été immédiates.

La justice panaméenne a annoncé lundi soir l'ouverture d'une enquête sur les "faits décrits sous l'appellation 'Panama papers'", qui devra établir si des infractions ont été commises, par qui, et identifier les éventuels dommages financiers. Le gouvernement de ce pays, régulièrement mis en cause pour l'opacité de son système financier, avait assuré dimanche qu'il "coopérerait vigoureusement" avec la justice. La justice française a aussi ouvert lundi une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées".

Pour la Russie, une tentative de déstabilisation. Des noms de l'entourage des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad ou du roi marocain Mohammed VI, apparaissent dans ces documents. A Moscou, la réplique a été cinglante, visant directement les Etats-Unis : l'enquête a été menée notamment par des "anciens employés du département d'Etat, de la CIA et des services secrets" et compte plein d'"inventions", a accusé un porte-parole. La "cible principale" de l'enquête, selon laquelle des proches de Vladimir Poutine auraient détourné jusqu'à deux milliards de dollars, serait la Russie et son président dans le but de "déstabiliser" le pays, a-t-il assuré.

Les mis en cause se défendent. L'avocat de Michel Platini, dont le nom est cité dans l'enquête, assure que la "situation" de son client est "connue de l'administration suisse, pays dont Michel Platini est résident depuis 2007". De leurs côtés, Credit Suisse et HSBC, deux des plus gros gérants de fortune au monde, ont démenti mardi avoir recours à des structures offshore dans le but d'aider leurs clients à se soustraire à l'impôt.

Le Premier ministre islandais démissionne. Mis en cause avec sa femme par le scandale des "Panama papers", Sigmundur David Gunnlaugsson a démissionné, mardi, a annoncé le vice-président de son parti.