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Caroline Baudry (envoyée spéciale à Tel-Aviv) // Crédit photo : Alexi J. Rosenfeld / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP , modifié à
Plusieurs jours après l'attaque du Hamas sur le territoire israélien, les macabres découvertes se multiplient dans les kibboutz près de la bande de Gaza. Après la peur, l'armée israélienne a évacué ces villages, encore marqués par la désolation et la mort. Europe 1 a pu rencontrer en exclusivité les habitants de Nir Am, à seulement un kilomètre de la frontière.

Ces images hanteront pour longtemps les Israéliens. Dans les kibboutz, ces villages collectivistes, près de la frontière avec la bande de Gaza, les terroristes du Hamas ont tué plusieurs dizaines de personnes lors de l'attaque réalisée samedi dernier. Jeunes, vieillards, enfants… Les victimes sont nombreuses. Ainsi, à Beeri, un kibboutz d'environ 1.200 habitants situé à cinq kilomètres de Gaza, 100 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres sont portées disparues. 

Dans le kibboutz de Nir Am, à seulement un kilomètre de la frontière, les survivants ont été évacués par l'armée israélienne vers Tel-Aviv. Adossé à une rambarde devant la grande tour noire où il loge désormais, Shaoul, 57 ans, essuie ses larmes et tente de rassurer, de communiquer, avec ceux qu’il appelle sa famille : les fermiers du sud du pays. 

"On ne veut pas enterrer les victimes loin de leur maison"

"Nous avons des travailleurs thaïlandais qui viennent nous aider dans les kibboutz. Eux, ce sont des survivants, puisque là où je travaille, ils ont été épargnés", note-t-il au micro d'Europe 1. "Dans un autre kibboutz, ils ont massacré tous les Thaïlandais. Il ne reste que deux survivants", poursuit l'Israélien. 

Habitant de Nir Am, Patrick pleure son fils de 26 ans, abattu lors de la tuerie du festival Nova le premier jour de l'attaque du Hamas. "Même les extraterrestres sont plus normaux qu'eux. Ce ne sont même pas des gens. Je ne sais même plus comment parler… Ce qui nous importe le plus maintenant, c'est de savoir comment on peut enterrer les morts. On ne veut pas les enterrer loin de leur maison", explique le francophone. 

Une panne d'électricité qui a sauvé des vies

Selon Patrick, les terroristes ne sont pas entrés dans les autres maisons du kibboutz car, grâce à une panne de courant, ils étaient plongés dans le noir. Une panne qui a aussi permis à Paiyal d'évacuer alors que les terroristes avançaient. 

"Nous avons dû prendre de l’eau, de la nourriture. Nous rendre à l’arrêt de bus. Mais quand nous attendions le bus, il y avait des roquettes qui étaient lancées et le système de protection qui était en action. Tout s'est passé sous nos yeux", décrit le jeune homme, encore sous le choc. Ce rescapé des balles puis des roquettes se dit soulagé enfin en sécurité, à 130 kilomètres de son village.