"Nous sommes 7. Avant, nous étions pas loin de 20", soupire un des jeunes Ukrainiens toujours présents à Sloviansk, près de Bakhmout dans le Donbass, malgré la guerre avec la Russie. Danil, Denis, Vlad et leurs copains, tous âgés entre 17 et 19 ans, sont les derniers à maîtriser, ou presque, le BMX dans cette ville exposée. "Il y a peu d’habitants maintenant, je ne m’y habitue pas, les rues sont noires le soir... C'est impossible de se promener", regrette l'un d'entre eux au micro de l'envoyé spécial d'Europe 1.
"Il y a le couvre-feu à 9 heures, nous sommes tous à la maison à 8 heures. La vie est moche, il y a les déflagrations, les explosions aux alentours...", ajoute un second. Tous sont restés dans la ville alors que d'autres copains ont évacué cette région d'Ukraine avec leurs familles.
"J’ai du mal à espérer un futur"
Contre l'ennui imposé par la guerre, les BMX sont donc un refuge, malgré leur problème d'usure. "La roue est cassée... Roue de m****... Le pneu fuit, je regonfle", explique Danil, un brin agacé, bien que ce son vélo le sauve de la déprime. "Je roule parfois trois heures par jour, cela me donne du plaisir. Les problèmes restent à la maison, j’oublie la guerre", confie le jeune homme.
Ce n'est pas aussi facile pour Vlad, le visage triste, à la peine. "J’ai du mal à espérer un futur. Les études sont à distance par sécurité, c’est nul. Je vais partir dans une autre ville dans le centre du pays, ici c’est vraiment très compliqué", souffle-t-il. Et au moment d'évoquer les filles, pour ces adolescents, il y a un couvre-feu immédiat, de pudeur cette fois.